AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Retour à Bombay (10)

J'ai essayé de récapituler tout ce que j'avais fait aujourd'hui, toutes les choses qui, additionnées, auraient dû m'épuiser. Je m'étais levée tôt pour aller à la gym, ensuite j'avais rencontré une vieille amie pour un café glacé. J'avais fait les courses avec ma mère l'après-midi puis, de retour à la maison, j'avais pris une douche, je m'étais changée, j'avais dîné chez Baba. C'était une journée typique, remplie d'activités futiles, mais le seul genre de journée que je connaissais. Je déjeunais, je "shoppais", je voyais des gens. Maintenant que j'y réfléchissais, je me rendais compte que j'étais une des seules de ma clique de filles riches à ne pas "faire quelque chose" : elles étaient bijoutières, stylistes, écrivaines et restauratrices. Même ma meilleure amie Nitya avait un genre de carrière : elle était copropriétaire d'une petite chaîne de centres de yoga. Ces filles avaient des relations familiales qui leur ouvraient toutes les portes, leur donnaient accès à des capitaux illimités pour s'assurer leur place en ce monde.
La seule chose que j'avais entreprise qui ressemblait vaguement à une activité professionnelle, et c'était seulement depuis mon retour de Londres, avait été d'aider les amies de ma mère pour des petits travaux de rénovation ...
Commenter  J’apprécie          30
Il fallait que je montre à ma famille, à la foule de gens qui dirigeaient nos vies, que je n’étais pas seulement une bimbo bien intentionnée, que je savais faire quelque chose de mes dix doigts.
Commenter  J’apprécie          10
Et voilà. Tout ce que je redoutais. Cousin contre cousin, frère contre frère. Cette famille devenait de jour en jour plus minable. Procès. Accusations. Querelles intestines. Et à présent, espionnage. C’était horrible. Je ne voulais pas en entendre parler.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai voulu remettre la photo à sa place au fond de la vitrine. Ce faisant, mon regard est tombé sur un rouleau de papier noué d'une ficelle grossière et mesurant la moitié de la longueur de l'étagère. ç'aurait pu être une affiche souvenir de film, un diplôme, un vieux dessin oublié. ç'aurait pu être n'importe quoi et je n'aurais pas dû m'en soucier. Mais comme si elle agissait de son propre gré, ma main a saisi le rouleau et l'a enlevé de sa tablette poussiéreuse en prenant garde à ne pas renverser les petites figurines de porcelaine qui le dissimulaient auparavant. C'était indiscret, mais c'était plus fort que moi. J'ai tiré sur la ficelle, déroulé le rouleau qui a fait un bruit de peau parcheminée. Tout en bas, écrite à l'encre bleue qui avait bavé, figurait une date : 1945. Le reste était incompréhensible pour moi ...
Commenter  J’apprécie          10
Mes moments préférés en famille se situaient à la fin d'une longue soirée, après une sortie, quand tout le monde était fatigué mais avait encore assez d'énergie pour prendre un thé et papoter. Nous étions tous en pyjama, réunis dans notre salon silencieux avec du thé frais et un petit quelque chose de sucré à grignoter sur la table. Mon père mettait Anup Jalota dans le lecteur de CD et je m'asseyais les jambes en tailleur sur le canapé, une tasse de thé fumant à la main, ravie et reconnaissante d'être là avec mes parents, de les voir au moment où ils étaient le moins tatillons, le plus détendus.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai battu des paupières, essayé de digéer la nouvelle. Bien que je n'aie quasiment rien eu à voir avec Badshah Industries, la vie de la famille avait toujours, du plus loin qu'il m'en souvienne, gravité autour de l'entreprise. C'était notre pierre de touche, elle nous assurait un statut social, nous distinguait. Elle nous garantissait une vie à l'abri du besoin. Grâce à elle, je n'avais pas souvenir de m'être jamais inquiétée de quoi que ce soit je n'étais jamais montée à l'arrière d'un avion.. Ma penderie était remplie de vêtements que le fait d'être une Badshah m'avait permis d'acheter.
Commenter  J’apprécie          10
Ca ressemblait aux inepties des tabloïds. Si la haute société de Bombay était une coterie tapageuse et privilégiée, nous étions encore des outsiders situés à un échelon beaucoup plus bas, en tout cas pour ce que j'en savais. Même parmi les riches il y a des distinctions. Nous volions en classe affaires, pas en première et n'aurions même jamais envisagé d'avoir un jet privé comme tant de nos connaissances. Nous achetions du prêt-à-porter, pas de la haute couture. La voiture familiale était une Mercedes, pas une Rolls, et elle avait cinq ans. Baba vivait dans la même maison depuis des décennies, elle était confortable et spacieuse, mais ce n'était pas ce qu'on pourrait appeler un palais. Cet article était une révélation pour moi. Etre riche était une chose - mais notre famille possédait l'entreprise privée la plus riche de toute l'Inde ? Il s'en fallait de beaucoup.
Néanmoins, en parcourant les colonnes et les encadrés bourrés de faits et de chiffres, j'ai appris des choses dont j'ignorais tout. Ces deux ou trois dernières années, ma famille avait acquis des aciéries dans l'Orissa, remis sur pied une chaine hôtelière européenne en difficulté, s'était diversifiée dans l'alcool et le tabac, avait acheté de vastes étendues de terres arables à Pondichéry et des immeubles d'appartements entiers à Manhattan.
Commenter  J’apprécie          10
Baba avait un frère aîné qu'on appelait simplement Matunga Dada car il vivait dans ce quartier de Bombay.
Si Baba était sévère et distant, son frère était charismatique et chaleureux. Il portait des lunettes à grosses montures, se teignait les cheveux en noir et son corps émacié était toujours emmitouflé dans un châle vert vif crocheté par sa femme défunte et offert lors de leur lune de miel. Il était tout mité, grattait au toucher, mais ne le quittait jamais.
Matunga Dada était, selon Baba, "un perdant". Il avait pris sa retraite de directeur d'une petite société exportant des colifichets en argent. Veuf depuis des années, sans enfant, il vivait seul dans un immeuble branlant sans ascenseur, en face d'un barbier ...
Commenter  J’apprécie          10
"Qu'est-ce que c'est que ça ?" a-t-elle demandé en fronçant les sourcils.
J'ai posé mon livre et me suis approchée d'elle. Une photo de mon grand-père et de ses trois fils, dont l'un était mon père, s'étalait à la une. La manchette disait : "QUI SONT LES BADSHAH ?" et dessous "COMMENT UNE FAMILLE PARTIE DE RIEN S'EST HISSEE AU SOMMET".
"Ce n'est pas possible, a dit ma mère. C'est une erreur. Une plaisanterie."
J'ai d'abord cru à un gag, à une de ces fausses premières pages de journal qu'on peut commander pour une grande occasion ou pour faire une blague.
Commenter  J’apprécie          10
Mais c'était ton idée!
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (89) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le textile en s'amusant

    Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

    le nylon
    le feutre
    le ramie

    10 questions
    154 lecteurs ont répondu
    Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}