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Critique de Sachenka


J'avais déjà lu des oeuvres d'Alphone Daudet. Il y a longtemps, trop longtemps sans doute, mais j'en avais gardé un bon souvenir, celui d'une lecture légère. Et je ne pense pas cela de manière péjorative, c'est agréable se laisser porter par les mots sans se casser la tête à comprendre les subtilités d'une intrigue. Bref, j'avais aimé ses aventures pittoresques se déroulant dans un paysage bucolique, comme Lettres de mon moulin, Tartarin de Tarascon, et d'autres encore. Je croyais retrouver quelque chose de semblable dans ses Contes du lundi.

Eh bien, non !

Pourtant, le premier conte (quoique l'étiquette de nouvelle serait plus juste), intitulé La dernière classe – Récit d'un petit Alsacien, me semblait aller dans le même registre. Un garçon en retard pour aller à l'école, il court dans la ville, croise des passant qui semblent se moquer de lui, d'autres semblent triste. En lisant, on se rend compte que quelque chose cloche, sans trop savoir quoi. Même l'enseignant le laisse gagner son siège sans en faire une histoire, plutôt il se lance dans la défense de la langue française. Étant moi-même enseignant de français, ça m'a rejoint – et probablement distrait du dénouement de l'intrigue : c'est leur dernière classe de français puisque l'ordre est venu de Berlin de ne plus enseigner que l'allemand dans les écoles de l'Alsace-Lorraine. On est peu de temps après 1870 !

Toute la première partie de recueil porte sur la guerre franco-prussienne et de ses conséquences, du siège de Paris et de la perte de l'Alsace. Quel méchant lendemain ! Il faut croire que ce fut vraiment un drame pour la nation meurtrie. Dans tous les cas, ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais comme lecture mais j'ai beaucoup aimé. Cet enfant qui croyait s'amuser dans les tranchées et qui se retrouve, malgré lui, à révéler les positions françaises à l'ennemi. Pauvre lui. Et ce vieil homme mourant, qui a connu la gloire des guerres napoléoniennes, à qui l'on cache l'entrée des Prussiens dans Paris. Ce père qui est allé finir le service militaire de son fils, fuyard. Et tant d'autres.

Mais pas toutes avaient pour cadre cette guerre terrible. En effet, quelques unes nous transportaient ailleurs, dont en Algérie, et elles m'ont autant plu. Ça doit être l'exotisme qui m'a interpelé, ça et les drames humains qu'elles racontaient. Ces deux femmes qui tenaient une hôtellerie à cent lieues d'Alger ou bien ce berbère à qui, année après année, on refusait la décoration de la Légion d'honneur.

La deuxième partie de ce recueil m'a un peu moins plu, je l'ai trouvé inégale. J'ai terminé ce bouquin il y a une semaine à peine et j'ai de la difficulté à me rappeler ne serait qu'une des histoires racontées dans cette partie. Des souvenirs un peu vagues de l'auteur. Ils ne m'ont pas accroché, il faut croire. Pourtant, elles ils tout aussi bien écrits que les récits de guerre. D'ailleurs, je me suis (re)découvert un goût pour la plume de Daudet.
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