AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dixie39


Et bien voilà ! Comme promis, je suis passée illico à la lecture du deuxième tome que j'achève aujourd'hui sans aucun regret !
Alors, je ne vous ferai pas le coup du parlé québécois : A chaque critique son univers et celle-ci sera dans la continuité d'un plaisir de lecture qui ne faiblit pas !
On retrouve donc Saint-Paul-lès-Prés et ses petits et grands bouleversements qui sèment leurs lots de bonheur et de misère. Corinne est toujours aussi empêtrée avec un mari, qu'on aurait bien aimé voir déguerpir assez loin pour ne jamais revenir... Mais me direz-vous : Quid de l'histoire et de ses rebondissements ?

Le parlé québécois de Michel DAVID est toujours aussi fun (oups ! j'avais dit non ! Mais bon, cela se dit aussi, chez nous, hein ?) et nous plonge vraiment dans l'ambiance du pays et de l'époque.

En tant que femme, on se dit : « Quelle vie ! » Trimer du matin au soir, se battre pour pouvoir gagner un peu de liberté d'action et de pensée, en biaisant et rusant pour ne pas attaquer la tradition de front, et dépendre des finances (et des caprices) d'un mari ou d'un père pour espérer un sort plus clément : La réalité du début d'un XXième siècle, au Québec et ailleurs, en ce temps ou en un autre...
A lire, on en arriverait presque à envier le sort des veuves, ou de ces femmes célibataires-maîtresses d'école, qui arrivent à gagner quelque autonomie - mais à quel prix ! - avec pour les dernières, la peur de coiffer Sainte Catherine. Ce qui n'est pas le gage, en ce temps, d'une vie sereine et réussie...

Native de Normandie, j'ai parfois l'impression de retrouver certaines histoires cauchoises que me contaient mes grands-parents... : le paysan qui ne sait pas délier les cordons de sa bourse, la terre aussi précieuse que le sang, les enfants « Gagné » ou « Trouvé », souffre-douleurs des fermiers et corvéables à merci (souvent !) et les rapports avec les brus et les bruments...

Je m'y sens bien dans ce petit village. Et l'évocation de ces chemins enneigés, des pelletées à effectuer pour pouvoir ouvrir un bout de chemin au matin quand le blanc du ciel se retrouve sur la terre, des doigts gourds de froid que l'on réchauffe près du poêle et des congères qui empêchent le croisement des charrettes, me rafraîchissent l'esprit dans cette chaleur écrasante.

C'est dire que les aventures de Corinne Boisvert et de son petit monde risquent fort de m'accompagner pendant cette longue période estivale. Deux tomes restant à lire et déguster sans modération ! (Ami libraire, merci !)

Ma Saga de l'été, en quelque sorte... ;)
Commenter  J’apprécie          245



Ont apprécié cette critique (19)voir plus




{* *}