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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Good intentions (épisodes 151 à 156) et il contient les épisodes 157 à 163 ; il se décompose en 3 histoires.

Épisode 157 (dessins de Steve Dillon) - "... and buried" - Hellblazer retrouve l'agent Turo dans un bar et ils échangent des points de vue jusqu'à temps que Turo réussisse à convaincre Constantine qu'il n'a pas d'autre choix que de se rendre Highwater pour une dernière mission. Dans ce même bar, se trouvent 3 individus qui ont des choses à se reprocher et qui craignent qu'un de leurs anciens associés ne soit pas aussi mort qu'ils l'avaient espéré. Azzarello s'essaye à une structure narrative un peu différente, et honnêtement je n'ai pas tout compris. Les dessins de Steve Dillon sont agréables, même si le tenancier du bar ressemble étrangement à un autre tenancier aperçu dans la série "Preacher". 2 étoiles.

Épisodes 158 à 161 (dessins de Marcelo Frusin) - "Freezes over" - Constantine continue son périple à travers les États-Unis et il arrive dans un bar paumé au milieu d'une tempête de neige. Cet établissement accueille déjà quelques autochtones, un couple avec 2 enfants dont la voiture n'est pas capable d'affronter les conditions climatiques et 3 individus armés et dangereux dont un blessé. Et il y a un cadavre à l'extérieur dont le meurtrier se trouve sûrement parmi les clients. Azzarello reprend la recette utilisée dans le tome précédent en mettant Constantine au milieu d'une situation dangereuse et tendue et en le laissant manipuler cyniquement tout le monde. Les dessins de Marcelo Frusin sont magnifiques avec des à-plats de noir tout en rondeur et le sourire angoissant de Constantine. le récit décompressé laisse le temps à l'ambiance de s'installer dans ce huis-clos étouffant où la violence s'étale au grand jour, mais où l'angoisse nait de la présence masquée du tueur inconnu. Azzarello installe le personnage de Constantine comme un véritable prédateur psychique au milieu d'êtres humains qui ne sont pas à la hauteur quelle que soit leur fibre morale. le surnaturel est réduit à la portion congrue (une simple légende ténue) et Constantine manipule son monde comme jamais. le lecteur doit essayer de deviner le jeu auquel il joue, sans jamais réussir à devancer ce stratège machiavélique. Frusin a trouvé un équilibre parfait entre ce qu'il montre des horreurs perpétrées et ce qu'il laisse imaginer par le lecteur. Les visages mangés par l'ombre traduisent la détermination des personnages et le niveau élevé d'activité de leurs méninges, tout en préservant leurs pensées les plus secrètes. Enfin il dose avec habilité les détails qui rendent chaque lieu et chaque élément de décor uniques et très présents, avec les zones moins fouillées. 5 étoiles.

Épisodes 162 & 163 (dessins de Guy Davis) - "Lapdogs and Englishmen" - Constantine arrive dans une gare routière du Montana et il tombe devant une affiche pour un groupe de punk qui lui rappelle sa jeunesse et Mucous Membrane, son propre groupe. John Constantine n'a pas encore 20 ans. Il écluse des bières dans un bar avec un pote, en se faisant rincer par une copine qui prétend avoir acheté un livre dans lequel l'avenir de chaque individu est écrit. Laissant de coté ces fariboles, il répond à l'appel de Chas qui a été contacté par une connaissance pour demander l'aide de Constantine. Ce dernier se retrouve face à Stanley, un jeune américain richissime, surentraîné à la boxe qui est à la recherche de la pendule de Raspoutine. Constantine qui sait où se trouve l'objet accepte d'aller le dérober contre rémunération. Azzarello s'amuse comme un petit fou avec une dose de surnaturel plus importante que dans les autres récits. En particulier, il est difficile de ne pas voir dans ce Stanley, un ersatz de Bruce Wayne pendant ses années de formation. Et quel plaisir de retrouver les dessins de Guy Davis, dessinateur attitré de la série BPRD. Comme à son habitude, il croque des personnages immédiatement reconnaissables et attachants, impossible de résister à la bonne bouille de Chas, ou à l'effroi grandissant d'Angie. Il apporte un soin particulier à donner à chaque décor des spécificités qui le rendent unique. Et sa mise en scène donne une fluidité incomparable au récit. Pour couronner le tout, Azzarello a inclus une bonne dose d'humour qui contrebalance l'angoisse des actes commis par Constantine. 5 étoiles.

En conclusion, il s'agit d'un tome agréable qui peut se lire indépendamment des autres si l'on accepte de ne pas savoir ce que Constantine fait à traverser les États-Unis en passant par des petites villes. À part la première histoire qui ne fait pas sens pour moi, les 2 autres se lisent d'une traite. Ce qui me retient de mettre une cinquième étoile, c'est que le lecteur sent bien que 3 épisodes sur 4 servent de remplissage (de bon niveau) en attendant que Frusin prenne assez d'avance pour terminer l'histoire principale.
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