AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Delphine-Olympe


Rares sont les livres qui me laissent dans une certaine perplexité, et celui-ci en fait partie.
Kéthévan Davrichewy a choisi de retracer l'histoire de son arrière-grand-père Joseph, originaire de Géorgie, tout comme un autre Joseph, dit Sosso, dont l'histoire est quant à elle bien connue, puisqu'il s'agit de Staline. Cet aïeul âpre, qui ne fit pas grand cas de sa descendance pour laquelle il est resté nimbé de mystère avant de devenir un mythe familial, l'auteur s'efforce d'en reconstituer l'enfance et la jeunesse, aux côté de celui qui allait devenir le maître de l'URSS.

Il en résulte un livre offrant plusieurs facettes : il fait tout à la fois le portrait intimiste d'un ancêtre, retrace l'enfance de l'un des plus cruels tyrans de l'Histoire et évoque les prémices de la révolution russe.
C'est donc un livre assez riche, qui ne manque pas d'intérêt. Toutefois, force m'est de constater que je suis restée à distance des personnages et des événements qu'il relate tout au long de ma lecture. Or, c'est le genre de livre qui appellerait plutôt l'empathie et devrait susciter l'émotion. A quoi cela est-il dû ?
Peut-être d'abord au fait qu'en dépit de l'intérêt qu'elle porte à ce Joseph qui ne s'occupa guère de ses enfants et connut à peine ses petits-enfants, l'auteure reste elle-même très en retrait. Il m'a semblé qu'elle tentait de tenir son sujet à distance pour faire plutôt oeuvre non pas de témoin privilégié, mais plutôt d'historienne. Plutôt que de proposer un point de vue personnel assumé, elle rapporte des propos, retranscrit des documents, qu'elle entrecoupe certes de commentaires personnels, mais tout reste soigneusement cloisonné. Or j'aurais attendu quelque chose de plus charnel, de plus habité...

Du coup, cela lui permet d'offrir un tableau plus large, dans lequel on voit se mettre en place les éléments qui conduiront à la révolution. On voit surtout se former la personnalité d'un enfant qui jouera un rôle capital dans la destinée de Joseph comme dans celle du pays tout entier. le petit Sosso, dont le père est alcoolique et violent, est placé par sa mère sous la protection de Damiané qui occupe une sorte de fonction de patriarche au sein du village, et qui n'est autre que le père de Joseph. Bien qu'étant en constante rivalité, les deux garçons sont très souvent ensemble et Damiané se préoccupe particulièrement du sort de Sosso. Au point qu'on murmure qu'il en serait en fait le père naturel. Il faut dire que la ressemblance entre les deux Joseph est troublante...
Si j'ai trouvé le point de vue adopté par l'auteure pour parler de son aïeul un peu trop froid, je l'ai en revanche trouvé tout à fait adroit pour aborder ce personnage qui a déjà fait l'objet de moult biographies et autres récits et analyses historiques. le fait de l'observer de côté, par ricochet, apporte sur lui un éclairage différent que j'ai trouvé aussi original qu'intéressant.

Un avis contrasté, donc, pour un livre riche auquel il a manqué pour moi un petit supplément d'âme pour être vraiment convaincant.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}