AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ASAI


Ce retour à Tsugaru est une oeuvre étrange, prenante, énervante parfois aussi, poétique, nostalgique.
Osamu Dazaï, livre ici sans doute un récit autobiographique, autant qu'on puisse se fier à ses propos, ses souvenirs, puisque la plupart du temps, jours et nuits, il était très imbibé de saké et de bière. Pour ma part, ce sont les pages du livre que j'ai le moins appréciées, une page, ça va, deux ca va encore, trois... Mais à lire sa biographie on sait aussi que cela a été le drame de sa vie, qu'il s'est suicidé à 39 ans, et que son alcoolisme était déjà sa destruction (il en parle d'ailleurs, je mets une citation à ce propos).
Ce qui m'a plu dans ce livre, le seul de l'auteur que j'ai lu pour le moment, c'est ce "retour" sur des terres extrêmes et Osamu Dazaï est très doué pour décrire les paysages, les sociétés, les populations qui vivent dans et avec une nature qu'il vénère, qu'il sait illuminer, par son écriture. Il densifie sont propos, sans le complexifier, par des références à l'histoire, la littérature, les légendes, les croyances, et l'on découvre un écrivain d'une culture immense tout en restant modeste et gardant une distance parfois ironique.
Ce livre est aussi empreint d'une profonde tristesse, les amitiés sont volatiles, les liens se sont tant distendus, le temps a passé longuement. Comme si en écrivant ce livre, Osamu Dazaï pensait à la fin et de sa vie et de son oeuvre.
Aussi, parfois, quelques pages sont énervantes (terme que j'ai utilisé en introduction de cette chronique) car j'ai senti une forme de complaisance dans l'auto-compassion.
Regret d'avoir détruit ou gâché, tristesse, solitude, abandon, séparation, certes, mais une belle lecture, sensible, car au fond le message délivré est peut-être (c'est mon interprétation) de ne pas craquer les liens qui ont été tissés, et que le regret est en lui-même une inutilité, justement car il est regret.
Commenter  J’apprécie          41



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}