Peu importe si elle devait en mourir. Il n’y avait plus place pour la peur en elle ; il ne restait que la soif de vengeance.
Il y a fuir et fuir. Il y a ce que tu dois affronter et ce que tu ne pourras jamais changer sous peine de souffrir encore plus.
Il n’est qu’une chose vide. Un souvenir désagréable. Le fruit de toutes ces années où j’ai eu si peur qu’il revienne.
Inutile de prétendre une fois de plus que tout était normal.
L’horreur, la souffrance, la misère étaient devenues la norme.
Où qu’on regarde, quoi qu’on fasse pour y échapper, quels que soient les mensonges dont on s’abreuve, l’injustice était là, au coin de la rue, comme un cancer dévorant le cœur de la normalité.
C’était un rêve, un cauchemar, une hallucination, tout, mais pas la réalité, ce n’était pas possible.
Depuis le moment où deux bras avaient jailli du mur pour essayer de l’écraser, son esprit n’en finissait pas de nier, nier tout ce que ses sens lui disaient. Elle allait se réveiller dans son lit ou ailleurs, peu importe, car tout ça ne pouvait être la vérité vraie, oh non. Impensable. D’ailleurs, elle n’y pensait même pas.
Mais elle avait failli y rester — si on est tué en rêve, est-ce qu’on meurt pour de bon ? — elle serait morte si Niki n’avait pas arrêté cet homme, cette chose, ce mur animé, qui l’avait laissée tomber.
Le rituel peut toujours faire de l’effet, mais il vise davantage à libérer la concentration sur un point précis.
Ce qu’il y a, c’est que, dans mon métier, on apprend vite à ne pas croire aux coïncidences. II s’établit des connexions entre les choses parce qu’elles sont déjà reliées entre elles et non parce qu’elles sont là par hasard.
Un homme blanc ne considérerait le wendigo que comme un monstrueux cannibale qui, d’après les légendes, rôdait dans la forêt. Par ce terme, Whiteduck désignait les mauvais esprits dans leur ensemble.
Les hommes changent d’avis. C’est ce que j’ai fait, après avoir compris où se trouvait la vérité.
Lorsqu’un homme voit mourir des innocents, il doit tout faire pour les sauver.