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Critique de la_chevre_grise


Il ne sert à rien de nier. Ce qui m'a attirée dans ce livre, c'est l'idée du mythe du vampire revisité, à la sauce argentine, et bien loin de la figure romantico-niaise de Twilight. Ici, le vampire, appelé antiquaire, évolue en milieu urbain, dans la Buenos Aires des années 50, alors que la dictature sévit. le lecteur oscille entre la lumière éclatante du soleil qui répand sa chaleur et les ombres nécessaires aux déplacements furtifs, aux actions douteuses d'une communauté qui veut rester secrète.
A la suite du décès d'un de ses collègues de travail, Santiago devient journaliste en charge de la chronique de l'occulte. Il n'y croit guère, jusqu'à ce qu'il soit confronté à un antiquaire. Et qu'il en devienne un. Commence pour lui une nouvelle vie. Et la soif, qui apparaît. Mais qu'il ne faut pas étancher. Une fiole permet de lutter.
L'atmosphère est un peu désuète, du mystère dans le dédale des rues de la ville, un mystérieux livre, l'Ars Amandi, qui apporterait la solution pour qu'un antiquaire puisse vivre son amour… On retrouve un peu de l'ambiance de l'Ombre du vent de Zafon. Est-ce du à une plume typiquement espagnole ? Ou au fait que le personnage principal vive dans une librairie au milieu d'ouvrages poussiéreux ?
La réalité fait parfois son apparition. Ainsi le lecteur est-il confronté à la torture que le commissaire Farías fait subir à ceux qu'il veut faire parler, en les amenant dans un cirque. Ou encore à l'invention d'une machine, construite autour d'un tour de dentiste, et qui change les lignes de la main, le patient se tordant de douleur ligoté sur la chaise. N'oublions pas que nous sommes en pleine dictature de Peron. Mais ce ne sont ici que de brefs rappels. Tout le reste du roman évolue dans une sorte de nébuleuse poussiéreuse correspondant assez aux états d'âme de Santiago. Il se débat dans les moeurs des antiquaires dont il ne connaît rien et apprend petit à petit. Il découvre le monde qui est désormais le sien. Et il découvre surtout qu'il ne pourra jamais vivre la vie qu'il souhaitait : ni le métier, ni l'amour d'une jeune fille, promise à une autre, et que son changement de communauté lui interdit à jamais.
C'est plus un roman d'ambiance que d'histoire que nous propose ici Pablo de Santis. Un roman agréable, lent, dans lequel il faut accepter de se laisser porter. J'ai apprécié cette pause lecture.

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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