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Zéro K » de
Don DeLillo aborde le thème du transhumanisme, et par ce biais, renvoie le lecteur aux questions essentielles du sens de la vie, de l'éthique, du pouvoir de l'argent, de l'inéluctabilité de la mort. Dans l'antichambre labyrinthique de la cryogénisation, on est déjà dans l'inconnu, on croise des scientifiques, des simili-religieux, des ‘accompagnants', tous dénués d'empathie, comme robotisés eux-mêmes…
Le narrateur, Jeffrey, se rend dans un centre de cryogénisation pour assister aux derniers instants d'Artis, sa belle-mère gravement malade, en compagnie de son père, Ross. Ross est un homme puissant, richissime, amateur d'art, mais il est brisé par le ‘départ' d'Artis. Jeffrey, lui, cherche depuis toujours à échapper au modèle paternel, se souvenant plus volontiers des moments passés avec sa mère et adoptant un mode de vie solidement ancré dans le présent.
Oubliez que c'est un roman ! Et considérez plutôt
Zéro K comme une création d'art contemporain, avec ses aspects familiers et ses zones d'ombre. Certes, le pari de l'immortalité en est le thème central, mais quelles images subsistent une fois le livre refermé ? La vision de ces corps ‘encapsulés' et flottants, l'architecture complexe du centre, les vidéos effrayantes du monde extérieur, et surtout le monologue de la conscience d'Artis, encore un peu active – autant de pièces d'un musée imaginaire, lui même encapsulé dans le livre. Pour l'apprécier, il faut accepter de se perdre dans un univers aux contours flous, de ne pas tout comprendre, et finalement reprendre pied dans notre réalité, en savourant chaque instant de la ‘vraie' vie. Afin de poursuivre la déambulation, suivez le lien !
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