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Don DeLillo
Il y a des étoiles mortes qui brillent encore parce que leur éclat est pris au piège du temps.
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Dans son dernier roman, "Le Silence" (Actes Sud) récemment paru en français, Don DeLillo projette une grande panne technologique. Nous recevons sa traductrice, Marianne Véron qui, avec l'intervention de l'écrivain américain Bret Easton Ellis, nous en dit plus sur l'oeuvre du romancier.
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Don DeLillo
Il y a des étoiles mortes qui brillent encore parce que leur éclat est pris au piège du temps.
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Cosmopolis de Don DeLillo
Elle était riche, il était riche ; elle était héritière, il s’était fait tout seul ; elle était cultivée, il était brutal ; elle était fragile, il était fort ; elle était doué, il était brillant ; elle était belle. Lui, Eric; elle, sa femme Elise (vous noterez que le physique d’Eric reste une énigme, mesdames) |
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L'homme qui tombe de Don DeLillo
Je ne lis pas de poésie. Je lis les journaux. J'enfonce ma tête entre les pages et je deviens folle et enragée.
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Bruit de fond de Don DeLillo
Ne vous en faites pas parce que je boite. Tous les gens de mon âge boitent. A partir d’un certain âge, c’est naturel de boiter. Ne vous en faites pas pour la toux. Ça fait du bien de tousser. Ça remue les matières. Toutes ces saletés ne peuvent pas vous faire de mal, tant qu’elles ne restent pas durant des années dans un coin. Donc, c’est bon de tousser. Ne parlons pas de l’insomnie. L’insomnie, ce n’est rien. Que gagne-t-on à dormir ? Arrivé à un certain âge, on pense que chaque minute de sommeil est une minute perdue pour faire des choses utiles. Par exemple tousser ou boiter. Ne vous en faites pas pour les femmes. Ça va avec les femmes. On loue des cassettes et on baise. Ça renvoie le sang vers le cœur. Surtout ne parlons pas des cigarettes. J’aime penser que, quand je m’en vais, c’est pour quelque chose. Les mormons peuvent s’arrêter de fumer s’ils en ont envie. Ils mourront de toute façon et pas forcément d’une meilleure mort. Quant à l’argent, ce n’est pas un problème. Ça va. Aucune retraite, aucune économie, aucune valeur, aucune action. Donc, ne vous faites pas de souci pour ça. Tout s’arrange. Ne vous en faites pas non plus pour les dents. Les dents, ça va. Plus elles branlent, plus on peut s’amuser en passant la langue dessus. De cette manière, la langue n’est pas inactive. Ne vous faites pas de souci pour le tremblement. Tout le monde tremble un jour ou l’autre. De toute façon, ce n’est que la main gauche. On arrive même à prendre plaisir à un tremblement si l’on fait semblant de croire qu’il s’agit de la main de quelqu’un d’autre. Ne vous tracassez pas pour la brusque et inexplicable perte de poids. Il n’y a aucune raison de manger ce qu’on ne peut pas voir. Et ne vous faites pas de souci à propos de mes yeux. Ils ne peuvent être pires qu’ils ne sont. Quant au cerveau, n’en parlons pas. Le cerveau s’en va avant le corps. C’est comme ça que les choses se passent. Donc, ne vous faites pas de tracas pour le cerveau. Et le cerveau, ça va. En revanche, faites-vous du souci pour la voiture. Le volant est tout tordu. Les freins ont été rafistolés trois fois. Le capot s’ouvre dès qu’il y a un nid-de-poule.
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Americana de Don DeLillo
L'identité physique signifiait beaucoup pour moi, quand j'avais vingt-huit ans. J'avais presque le même type de relation avec mon miroir que tant de mes contemporains avec leur analyste.
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Bruit de fond de Don DeLillo
La culpabilité de l’homme, au cours de l’histoire et dans les remous même de son propre sang, a gagné de la complexité grâce à la technologie. La mort sournoise suinte dans le quotidien.
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Bruit de fond de Don DeLillo
Il pense qu’il est heureux, mais c’est simplement une cellule nerveuse dans son cerveau qui est trop excitée ou pas assez.
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Libra de Don DeLillo
Etre heureux est un état de conscience, l'accumulation de petites sensations, jour après jour, minute après minute, quelque chose que l'on sent autant dans son système pileux et dans sa peau que dans son cœur. page 198 |
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Bruit de fond de Don DeLillo
- Plus je pense à ma mort, plus je crois qu’elle arrivera tôt […]. - Comme tout cela est étrange ! Nous avons ces terribles craintes à propos de nous et des gens que nous aimons, cependant nous continuons de vaquer à nos affaires, de parler aux gens, de manger et de boire. En un mot, nous fonctionnons. Pourtant, ces impressions sont profondes, réelles. Ne devraient-elles pas nous paralyser ? Comment se fait-il que nous soyons capables de survivre au moins pendant un certain temps ? |
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Libra de Don DeLillo
Je vais te dire ce qu'ils signifient, ces appareils enregistreurs en orbite qui peuvent nous entendre dans notre lit. Ils annoncent la fin de l'honneur. Plus les systèmes sont complexes, moins le peuple a de convictions. Nos convictions nous sont arrachées. Ces appareils vont nous rendre mous, inconsistants. Page 117 |
L'exactitude est la politesse des rois. (indice : Gand)