C'est la suite de
Lucille, une histoire d'entrée dans l'âge adulte par des êtres déjà abimés par le temps.
Lucille est retournée chez sa mère, Arthur est en prison, et un troisième personnage apparaît, Renée. Ce sont des écorchés, le bonheur semble les avoir oubliés, ils traînent leur passé comme un boulet. Par rapport au premier tome, le graphisme est plus affiné, les portraits plus appuyés, plus détaillé, toujours en noir et blanc. Mais certaines illustrations deviennent totalement surréalistes, la part du rêve (ou du cauchemar) devient plus prégnante, encore plus lourde, la laideur de ce monde accentuée. le récit est plus morbide, plus noir encore, et moins linéaire, les briques ne se recollent qu'à la fin. le texte se charge de poésie, certains passages sont d'une grande sensibilité. Les illustrations sont aussi de l'ordre de la poésie. L'atmosphère devient de plus en plus étouffante. Les moments symboliques sont même parfois durs à supporter. C'est un livre calme, pour l'importance du blanc dans les pages, pour l'économie de mots, et pourtant on ne s'étonne pas de la violence qui s'en dégage. Ce n'est pas une lecture confortable, c'est certain, mais tellement poignante et redoutable. On ne sort pas indemne de cette lecture.
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