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EAN : 9782754800518
512 pages
Futuropolis (26/01/2006)
3.99/5   127 notes
Résumé :
En choisissant de construire sa narration sur 500 pages, Ludovic Debeurme cherche à nous immerger totalement dans l'intimité de ses personnages comme jamais encore un récit de bande dessinée ne l'avait fait auparavant. Page après page, l'auteur nous invite à suivre au quotidien Lucille et Arthur, deux adolescents pour qui la vie n'est ni facile, ni douce. C'est avec justesse, émotion et pudeur qu'il va faire de nous des témoins, jamais des voyeurs, de ces deux vies ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Lucille, jeune adolescente de 16 ans, est anorexique. Elle se déteste et par dessus tout elle déteste son corps si maigre qui reflète son mal-être. Elle n'aime pas beaucoup sa maman non plus, autoritaire et peu à l'écoute de sa fille.
Arthur, lui, est fils de marin. Facétieux et débrouillard dans la vie, il se retrouve totalement démuni le jour où il découvre son papa pendu à un arbre. Rebaptisé Vladimir, le prénom de son papa qui se transmet de génération en génération, il essaie de s'en sortir et trouve un boulot, il devient livreur de médicaments. C'est en apportant les compléments alimentaires de Lucille que leur rencontre va avoir lieu. Ainsi, ces deux êtres cabossés par la vie, ces deux adolescents en mal de vivre et fragiles vont apprendre à se connaître et vivre des moments d'une grande intensité. En effet, ils décident de tout quitter et c'est vers l'Italie qu'ils se dirigent... Une magnifique escapade et une échappatoire pour chacun d'eux, voulant à tout prix rompre avec leur vie si chaotique...

Ludovic Debeurme nous offre ici un album impressionnant, avec pas moins de 500 pages. Alternant la vie de chacun, avec des séries de flash-back permettant de comprendre le cheminement de ces adolescents, ce récit à la fois tragique et mélodramatique est avant tout une formidable rencontre et une belle histoire d'amour. Lucille et Vladimir sont très attachants, ils apprendront à aimer l'autre mais surtout à essayer de s'aimer soi-même. Sans être larmoyant, cet album est empli d'espoir et de joie de vivre malgré tout.
Graphiquement, Debeurme sort des sentiers battus en nous proposant un album sans case, des dessins épurés, comme jetés intuitivement sur papier, circulant en toute liberté mais incroyablement expressifs. Les traits sont fins et très doux.
Toute une poésie se dégage de cette narration impressionnante et émouvante dont on n'en sort pas indemne...

Lucille, paradoxalement, se dévore...
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C'est du lourd, et pas seulement pour ses 1,4 kg de papier et ses 512 pages, c'est du lourd aussi par son ambiance pessimiste, résignée, pour les écorchés vifs qui vivent dans cette histoire, ou du moins qui essaient. le graphisme est en noir et blanc, au trait, les chapitres sont séparés par une page en aplat d'ocre, avec ou sans illustration. le trait est dur avec ses personnages, grosses têtes, silhouettes voûtées, les décors épurés nous font croire qu'on est dans un mauvais rêve. On est à Tréport, entre Normandie et Picardie, Lucille est anorexique et vit seule avec sa mère, Arthur est fils de pêcheur, fils d'alcoolique, il a des idées morbides, ils sont mal dans leur peau. C'est un récit qui raconte la souffrance de l'entrée dans l'âge adulte, à la manière de la fureur de vivre, mais sans le clinquant. Les rêves tiennent une place importante dans la narration. Ce graphisme assez repoussant au premier abord, finit par devenir totalement envoûtant, troublant, et la beauté surgit dans sa justesse pour raconter cette histoire, forte et dure.
Si je n'avais pas lu la trilogie Epiphania de Ludovic Debeurme juste avant, il n'est pas certain que je me serais intéressé à ce gros volume assez austère Au final, c'est une belle découverte, une lecture percutante et marquante, une sacré BD.
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Le format atypique de cette bande dessinée -500 pages au compteur- annonce d'emblée le caractère pas moins étonnant de son contenu. Aucune crainte à avoir quant à la lisibilité de cet ouvrage : malgré un nombre de pages élevé, l'histoire s'égrène tranquillement, ménageant de longues plages de silence ou de contemplation. Pas plus de deux ou trois séquences par page (difficile de parler de « case » lorsqu'aucun cadre ne vient délimiter de contour précis) et un dessin épuré au possible. La sensation de se balader dans le vide n'est jamais loin. Sensation qui décrit parfaitement ce que ressentent les deux personnages de cette histoire, et qui permet au lecteur de se familiariser immédiatement avec leur quotidien. Lucille et Arthur flottent au milieu d'une existence vide dont ils espèrent bientôt voir l'issue –à moins qu'un miracle ne se produise.

Chez les deux adolescents, la source du désespoir est familiale. Arthur a grandi sous la domination d'un père violent et alcoolique qui a fini par se suicider, comme son grand-père auparavant. A la mort du patriarche, le fils reçoit son prénom en guise d'offrande posthume, portant jusque dans sa dénomination la malédiction rodante du suicide… Quant à Lucille, elle grandit sous le joug étouffant d'une mère trop protectrice. le dégoût de son corps, ses relations ambigües avec les hommes et une sexualité obsédante sont désignés comme symptômes tout trouvés de son anorexie.


Pour donner un nouvel élan à leur existence mal foutue, à deux doigts de se terminer, fallait-il que les deux désespérés se rencontrent ? Peut-être pas forcément, mais en tout cas, leurs chemins se croisent lorsque Arthur vient livrer à Lucille des paquets entiers remplis de Nutrilor. Surprise dans sa faiblesse et dans sa nudité maladive, Lucille ne peut pas mentir à Arthur. C'est le point de départ d'une relation franche qui permettra à deux sensibilités éprouvées de se rapprocher. Les expériences vécues par chacun sont peut-être différentes mais elles se rejoignent dans l'émergence d'une émotion commune qui permettra à Lucille et Arthur de se sentir en phase.

Si Lucille et Arthur sont incapables de se sauver eux-mêmes, en revanche, ils semblent entièrement dévoués à la cause de l'autre. Ils trouvent le courage de sortir de leur existence déplaisante et prennent la fuite vers la Toscane, où ils seront hébergés dans un grand domaine en échange de quelques services. On comprend alors quelle symbolique se dissimule derrière les représentations fréquentes de Lucille et d'Arthur en insectes : petites larves enveloppées dans un cocon trop étroit, elles ne vont pas tarder à révéler le fond exact de leur personnalité. En d'autres termes, le récit de leur escapade est également le récit d'une résilience commune. le bonheur partagé avec l'autre semble pouvoir abolir le passé, et même s'il revient encore à travers quelques réminiscences et autres mécanismes bien accrochés, il a perdu de sa puissance. Mais le fait est que ce passé a rendu Lucille et Arthur définitivement vulnérables et qu'ils sont mal armés pour faire face aux affronts du quotidien. Un pas de travers, à la moindre difficulté qui surgit, leur bonheur difficilement acquis s'émiette et la malédiction réapparaît, aussi vive qu'auparavant.



On le voit, l'histoire de Lucille et Arthur est très nuancée et ne s'inscrit ni dans la complaisance dans le malheur, ni dans l'enchantement halluciné du bonheur retrouvé. On pourra peut-être se montrer froissé de quelques raccourcis faciles empruntés par Ludovic Debeurme lorsqu'il s'agit d'évoquer le mal-être d'Arthur ou la maladie de Lucille –bien trop entachée par le complexe oedipien- mais on les lui pardonne sans trop de difficultés. Parce qu'il a voulu aborder l'histoire de ses deux personnages sans se montrer trop bavard, on comprend qu'il ait dû consentir à quelques facilités qui se montrent de toute façon bien loin des clichés grotesques que l'on peut parfois trouver dans d'autres récits du même genre. L'essentiel n'était sans doute pas de revenir sur les causes de la fragilité des personnages mais de partager avec eux leurs tentatives de s'arracher de leur passé dans le partage d'une existence commune. Lucille est un récit juste et touchant dont l'humilité permet de faire oublier ses quelques défauts.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Lucille vit dans une maison au fond des bois, avec sa mère. Adolescente triste et complexée, elle sombre dans l'anorexie et reste allitée chez elle.
Arthur vit une tout autre adolescence, au Tréport, en faisant régner la violence vis à vis de ses camarades... Mais rentré chez lui, c'est son père qui l'impressionne, ce père marin éprouvé par la vie, cet homme qui passe ses journées comme pilier de bar. A sa mort, il faudra qu'Arthur reprenne le prénom de son père, comme la tradition le veut, qu'il s'appelle Vlad donc, et soit marin bien évidemment. Ce destin qui lui colle à la peau l'effraie.
La rencontre entre Arthur et Lucille, naissance d'un amour précieux, leur donnera le courage de suivre leurs espoirs. Alors, sans écouter leur peur ils décident de s'enfuir pour la Toscane...
A lire Lucille, on ne peut rester indifférent. Ce pavé de plus de 500 pages de planches dessinées au trait léger, aux textes rares, affranchis des bulles et autres cases de rigueur, ce pavé qui s'égrène à une vitesse considérable nous procure une palette d'émotions. J'ai frissonné, j'en aurais pleuré. L'histoire est magnifiquement rendue, l'équilibre est subtil entre gravité (la maladie, la mort tragique), volupté (de ce jeune amour aux sentiments timides), et rêve (certaines pages laissent place à l'univers onirique et aux métaphores de l'adolescence comme période de mue).
Ludovic Debeurme a réussi là un chef-d'oeuvre, une bande dessinée d'apprentissage. le mal-être adolescent et l'expérience amoureuse et sexuelle sont évoqués d'une grande justesse.
Bravo simplement.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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« Lucille » est un roman graphique qui aborde les thématiques de la différence, des premières amours, du besoin d'évasion et d'émancipation au travers des personnages de deux adolescents, Lucille et Arthur. L'intrigue est, dans ce premier tome, centrée sur la présentation de ces deux personnages, leur découverte mutuelle de l'autre et leur tentative désespérée pour vivre une vie meilleure. Derrière le dessin en noir et blanc et aux décors souvent minimalistes de Ludovic Debeurme se cache une histoire passionnée et violente, celle de deux âmes éperdues d'amour et d'envie d'exister. A coup sûr, « Lucille » marquera le lecteur.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 juin 2006
Lecture jeune, n°118 - Lucille a seize ans. Elle est anorexique. Arthur a dix-sept ans. Enfant, il accompagnait son père au bar et comptait les verres. Depuis, il dénombre toujours tout et a pris l’habitude d’aller chercher son père trop saoul. Jusqu’au jour où cet homme tourmenté se suicide. Arthur et Lucille se rencontrent, se comprennent et décident de partir. Ensemble, au fil de leur voyage, ils se renforceront et s’épanouiront, libres et amoureux. L. Debeurme accorde à ses personnages plus de cinq cent pages pour tenter de se construire et de s’aimer. Le temps aussi pour le lecteur de trouver la bonne distance et de gérer la proximité offerte, la confrontation avec des corps abîmés, visages angoissés et cauchemars révélés. L’ouvrage pourrait se rapprocher du graphic novel, mais ici c’est bien l’illustration qui façonne le récit. Pleine page, dessin au trait, le livre comme espace de liberté... La voix des adolescents, leurs interrogations et échanges sont justes. Le personnage d’Arthur, fils d’un marin polonais violent et alcoolique, pose douloureusement la question de la filiation et parvient à nous émouvoir. Parfois pourtant on peut ressentir un petit manque de sincérité de l’auteur, un peu trop « appliqué ». _ Hélène Sagnet
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
J’ai si froid la nuit… je voudrais dormir sans fin. Qu’un rêve m’emporte. Mais je me réveille et je dois tout recommencer. Me nourrir pour survivre alors que chaque bouchée est un supplice. Du poison dans ma gorge. Je veux être vide… légère… la nourriture me remplit. Ce poids dans mon estomac me répugne. Il faut purger ses entrailles. Réduire cette charge qui me pèse. Devenir si frêle… et s’envoler
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- Mon père me manque... Je regrette tellement toutes ces fois où il me proposait de venir avec lui sur le chalutier et je refusais... J'aurais pu passer tout ce temps avec lui... et apprendre... Je ne sais rien de mon père. (...) Je sais juste que je porte son putain de prénom, et celui de mon grand-père... et je sens que ça me colle la poisse... que je pourrais me foutre en l'air moi aussi. J'aurais
préférer hériter d'autre chose que de cette merde.
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- J’crois bien qu’il faut que je fasse pipi…
- Sonne l’infirmière maman.
- Ah, tu peux faire ça pour moi, quand même…
- Maman ! Les infirmières sont là pour ça…
- Et bah voilà… Je vais me faire dessus parce que ma fille ne veut pas me mettre le bac…
- Maman… Pourquoi tu me fais ça ?
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Pourquoi est-ce que les mecs ne font attention qu'à nos culs ? En fait j'en sais rien s'ils ne s'intéressent qu'à ça...Mais ce qui est sûr c'est que sur la liste ça vient en toute première position.
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… T’as pensé à mes protections ?
… Oui… Je les ai posées sur la télé… Bon… Je change les fleurs… Tu as vu que j’avais amené des fleurs ?
… Ah, c’est pour moi ?
… Maman, tu te fous de moi ? Pour qui veux-tu que ce soit ?
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Videos de Ludovic Debeurme (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ludovic Debeurme
Conférence animée par François AngelierUn cycle de conférences invite à une plongée dans les «mauvais genres» littéraires – polars, littérature érotique, science-fiction. Cette séance se penche sur le rêve, qui des textes antiques et médiévaux au cinéma hollywoodien, demeure un ingrédient fort de la culture de genre.Avec Anne Besson, professeure de littérature générale et comparée à l'université d'Artois, Jacqueline Carroy, spécialiste de l'histoire intellectuelle et culturelle des sciences et des savoirs portant sur les psychismes, et Ludovic Debeurme, auteur de bandes dessinées.Rencontre animée par François Angelier, producteur sur France Culture, et Monique Calinon, chargée de collections en littérature française à la BnF.Séance enregistrée le 12 décembre 2023 à la BnF I François-Mitterrand.
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