La libido, c’est-à-dire « la force par laquelle se manifeste l’instinct sexuel », apparaissait en clair comme l’élément organisateur essentiel de la vie affective. Les stades de développement sexuel du petit enfant, entre la naissance et l’âge de 6 ans, se décomposaient en différents stades, oral, anal,phallique et génital, selon les domaines successifs investis par cet instinct.
La psychiatrie a trouvé son langage et ses diagnostics, de plus en plus universels, mais elle n’a pas défini son échelle exacte d’appréciation, au sens où l’hépatologie a défini ses analyses fonctionnelles en laissant tomber la palpation de l’hépatomégalie.
Ce pluralisme ontologique retentit sur les moyens d’appréciation objective de la pathologie.
Pendant longtemps, la psychiatrie est restée très dépendante de la philosophie et du mouvement général des idées. En effet, pour une discipline qui trouvait difficilement son substrat organique, les systèmes philosophiques offraient de remarquables possibilités de synthèse. Par ailleurs, l’air du temps, l’évolution des mœurs, les idées à la mode proposaient aux patients eux-mêmes un champ d’expression variable au gré des époques. Ainsi, la psychologie des facultés est issue de Descartes, la phénoménologie provient de Nietzsche et le mouvement cognitiviste doit beaucoup à Wittgenstein.