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Critique de Sebbern


Plutôt centré sur les ouvrages factuels que romancés, je me suis malgré tout intéressé à ce livre du fils du regretté Alain Decaux, en partant du principe que bon sang ne saurait mentir.
Quelques appréhensions dans les premières pages, car si le plaisir d'écrire et la volonté de faire rêver le lecteur se ressentent immédiatement, le caractère néophyte tout fou tout joyeux de l'auteur également.
On est tout de suite happé dans l'univers médiéval, comme le personnage d'un film qui s'endort sur son livre et se retrouve plongé dedans. Mais pour nous immerger, Laurent Decaux tend parfois à la caricature, façon "Les Visiteurs", ce qui peut se révéler lassant.
De même, dans le souci de ne pas laisser son lecteur s'ennuyer, Laurent Decaux s'appuie d'entrée sur un rythme effréné, qui donne finalement un tourbillon au sein duquel on a peine à respirer.
Une fois passés ces errements de jeunesse, l'auteur semble trouver son style et sa maturité, et l'on se retrouve avec l'un de ces livres fabuleux qu'on ne peut plus reposer.
Car à ce moment-là, on se retrouve réellement plongé dans le XIVème siècle, plus un décor de cinéma en carton-pâte mais le vrai, avec ses héros chevaleresques et ses serfs crasseux.
Le récit reste haletant et plein de rebondissements, mais en acquérant une sorte de sérénité qui permet au lecteur de se laisser glisser dessus au lieu de se débattre.
Alors le lecteur peut oublier qu'il est en 2017, monter en croupe derrière Jacques de Charny, et suivre avec bonheur les aventures imaginées par Laurent Decaux. On se prend à soupirer avec ses héros devant une belle femme, s'enhardir avec eux devant le danger, et frémir face aux noirs desseins des "méchants".
Je mets ce dernier terme entre guillemets car les personnages, en apparence simplistes, montrent finalement que rien n'est tout blanc ou tout noir, et on à vient même à avoir de l'empathie pour ceux qu'on avait détestés.
Au final, un livre qu'on regrette de voir s'arrêter. Laurent Decaux, dans un registre différent, se révèle être un conteur aussi magique que son père, sans délaisser la qualité de la recherche historique.
Je recommande sans hésiter.
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