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Critique de JLBlecteur


Farce, pamphlet, caricature ?

Forêt de Rambouillet, dans un château Louis XIV vivent Serge et Ambre Langlois.
Lui, c'est L'acteur vieillissant emblématique du cinéma français depuis plusieurs décennies.
Elle, c'est sa femme, de 30 ans sa cadette et initialement amie de sa propre fille Virginia, apprentie chanteuse quant à elle (qui profite plus de l'argent de son père qu'elle ne manifeste son affection). En outre, ils ont deux enfants adoptifs d'origine asiatique qui vivent comme reclus au château.

Le Blanc-Mesnil est une banlieue triste. Dans un pavillon triste vit Cendrine triste (au passé passé sous silence) qui est caissière au triste Super U comme Aminata son amie qui, elle, couche avec Abdul, un bellâtre danseur qui figure dans un clip de … Virginia Langlois.

La boucle sera bouclée par ce sautillant  intermédiaire hip-hopien quand les deux mondes se côtoieront et s'interpénètreront contre toute attente.

Cette rencontre sera-t-elle des plus sereines et amicale  ou, au contraire, favorisera-t-elle l'intrusion du cheval de Troie dans une communauté déjà bien divisée ? Cendrine ne serait-elle pas une Cendrillon au service d'une marâtre de pacotille ?

Le prénom de Gainsbourg, le métier de Delon ou Belmondo, la famille de Hallyday, un personnage composite qui permet de composer un roman à clefs qui est sensé piocher dans les vies de chaque inspirateur.

On lit Serge, Ambre ou Victoria mais on pense Johnny, Laetitia ou Laura.
Bien d'autres allusions aux vedettes nationales figurent sûrement dans cet ouvrage mais mes minces connaissances en ‘people' ne me permettent pas d'en faire le tour.

On y parle d'optimisation fiscale, de comptes offshore, de villa dans les Caraïbes, d'obsèques théâtrales, de testament contesté mais également de gilets jaunes ou de pandémie de covid19, de salafisme et même du couple…Macron qui assistera à l'ultime anniversaire de la star (elle très Marie-Antoinette (ha, la lanterne !) lui ravi de côtoyer des jeunes hommes issus de la diversité (sous-entendus pernicieux!!))

A l'arrivée, une fantaisie quelque peu perfide qui se laisse lire, mais sans entrain excessif de ma part. J'ai bien saisi la volonté de persifler la toxicité de la vie ‘si merveilleuse' de certaines élites qui s'étalent à les unes de la presse à scandale et font rêver ‘la populace' mais n'en ai pas été particulièrement sensible.

Déboulonner les idoles n'est pas une fin en soi.

Une interrogation s'impose à moi en définitive : quelle plus-value est apportée à ce récit en créant des personnages se voulant totalement romanesques mais pourtant inspirés de figures illustres du milieu artistique français dont on s'amuse à distiller des indices ? (Le personnage Virginia/Laura est particulièrement abject)

Plus-value littéraire, aucune à mon sens !

Plus-value mercantile sûrement ! le but n'est-il pas, en fin de compte, de susciter une curiosité malsaine en laissant subodorer l'étalage de scandales retenus afin d'élargir le public potentiel du livre à des fins uniquement commerciales, le tout en s'abritant,  juridiquement parlant, derrière l'utilisation de pseudos sournois ? Ha, si seulement le livre pouvait aussi bien se vendre que le moindre numéro de ‘voici'.

J'avais retenu ce livre pour avoir apprécié le précédent de son autrice (propriété privée) et pour certains échos positifs parvenus jusqu'à moi.
Plutôt déçu à la fin d'une lecture que je ne conseillerai pas.
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