Citations sur Illusion d'éclaircie : In hoc signo vinces (15)
On ne réalise pas bien à quel point certains sujets peuvent déchaîner les passions et révéler de bas instincts chez nos compatriotes.
Son travail était de rester dans l’ombre et bien plus que ce que les gens pouvaient imaginer. Les récents débats houleux qui remettaient en cause l’application de la laïcité en France n’avaient pas arrangé ses affaires. Les signes ostentatoires étaient bien le cadet de ses soucis.
Il avait réfléchi, tourné et retourné le problème, et trouvé la solution.
Le journalisme !
Voilà, l’idée avait été lancée et elle ne le quitta plus. Au fond de lui, il avait eu la révélation qu’il pouvait apporter plus à la science, en la faisant connaître qu’en y participant lui-même.
L’argent est une motivation suffisante… Nous pouvons aussi cesser de vous arroser. En cas d’échec, je suis désolé de vous l’annoncer, mais, là-haut, leur colère serait plus terrible que ce que vous pourriez imaginer. Bien au-delà de vos pires cauchemars.
Il avait toujours été très pointilleux sur le choix de ses collaborateurs et sur l’élasticité des périodes d’essai qui pouvait s’étirer interminablement. Il savait attendre et une fois ses doutes envolés, il offrait une confiance totale. Totale, mais pas aveugle, une vigilance de chaque instant était une règle indéfectible de son travail. Tous ses collaborateurs connaissaient cette règle et l’appliquaient.
Les hypothèses avaient besoin de mûrir et une nuit entière ne serait pas de trop.
Ne jamais prendre de décisions à la hâte, en tout cas pas maintenant.
Depuis leur collaboration, une amitié s’était forgée malgré tous les points de désaccord qui animaient parfois leurs soirées. En fait, parler, les rapprochait et il était toujours agréable de confronter ses idées avec celles de quelqu’un qui n’hésitait pas à les démolir et qui parfois concédait quand même un compliment ou deux, mais jamais d’étonnement et encore moins d’émerveillement béat.
Il avait rencontré beaucoup de chercheurs, avait lié amitié avec bon nombre d’entre eux, avait été volontaire pour de courtes missions en tant qu’étudiant avec les plus grands professeurs. Tout était parfaitement huilé, une autoroute d’une carrière toute tracée. Autant d’éléments anodins qui auraient dû le conforter dans son choix, mais qui mis bout à bout, l’avaient découragé.
Tout ce qui pouvait sembler comme acquis un jour se révélait faux le lendemain. Une cohérence se reformait à chaque fois, que ce fût pour une nouvelle découverte d’astre ou de phénomène, une nouvelle expérience sur la précision des constantes de l’univers ou, simplement, une nouvelle théorie encore plus tordue que les précédentes.
D’abord, il avait eu un faible pour la psychothérapie comportementale et cognitive. Mais après deux séjours au centre hospitalier Sainte-Anne, avec le Professeur D. Rupert, il avait pris peur. La présence toute proche de l’unité de psychiatrie et de certains malades atteints de troubles de la personnalité l’avait fait douter de sa propre santé mentale.
En fait, il ne se croyait pas capable de supporter le contact avec les patients.
Trop d’implications.