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Critique de LisaEsperou


Que de critiques brillantes pour un "livre" qui ne l'est pas pas! Et je dis livre pour ne pas pas dire roman. En effet, un roman se caractérise par une multiplicité des lieux (ok), des temps (ok aussi) et des INTRIGUES (bah y'en a pas!). Donc dès le départ, en couverture, Grasset vous ment, voilà.
De plus, le résumé, selon moi, se trompe. En effet, le narrateur n'est pas le mort, puisqu'on indique clairement à la fin qu'il va à l'enterrement de son ami Paul, qui a traversé le roman, désabusé (un peu comme le lecteur lambda).

Le roman commence avec une citation de Paul Morand : elle ne peut être comprise qu'une fois le livre terminé et digéré (et c'est pas du cheese-cake, je vous prie de le croire !)
Pour ce qui est des 20 premières pages, on ne voit tout bonnement pas où l'auteur/narrateur veut en venir.
Par la suite, on lui trouve des considérations bizarres qui ne sont pas de l'âge de l'auteur (ça!) sur l'adolescence et l'amour (et non, de nos jours, un ado de Paris et de la campagne, ce n'est pas la même chose !)(+ idée un peu désuète que l'adolescence s'arrête à 18 pile) mais bon, passons et voyons la suite, non ? le père du narrateur est un "aimable rentier" : on retrouve cette oisiveté tout au long de l'oeuvre.
A quoi bon faire un "roman" historique si l'on y met pas le ton ? Aucun marqueur de temps, pas de recherche c'est un comble : l'auteur est juste un spécialiste d'arrêts SNCF et autres bleds inoffensifs.
Il y a toujours cette nostalgie de Sacierges, mais on ne "sent" pas ce bonheur éprouvé, ce qui m'est en péril le reste de la narration.
Pour ce qui est les 100 premières pages, comme dans le reste du roman (permettons nous le terme, à défaut d'un plus approprié), il ne se passe rien. Pas de passages envoûtants qui donnent envie d'être relus.Aucune odeur. Rien. Que des descriptions de lieux et d'états d'esprit aussi vagues qu'un horoscope de 20 minutes. On ne sait pas où l'auteur veut en venir avec son titre, pas plus qu'avec l'oeuvre lue. Vocabulaire : moleskine, calicot, lampadophore, hydrophyte, raboteux, pictavienne, raidillons, stuporeux. Que dire ?

On continue la lecture tout de même. Dans le style, on remarque une utilisation frénétique et insupportable du trio d'adjectifs ou de verbes. Sujet - Verbe - Complément = Phrase ! Magique !
Rien ne nous est dit sur la vie du narrateur Où vit-il ? Que fait-il ? A quel âge ? Ce n'est pas au lecteur de calculer. Il y a des associations de couleurs non explicitées : "bars rouges, restaurants jaunes". ? Et disons le, le narrateur est un petit con de la Haute'. C'est dit. D'où cette oisiveté sus-mentionnée et cette fadeur trouvée à la vie.
L'auteur connaît ses grands classiques, alors il met des citations à droite à gauche et des références : Malraux tout ça, "Ce bar décidément, c'était un voyage au bout de l'enfer" (page197).C'est bien. Tu veux une fraise Tagada ? Un Susucre ?
Certaines images sont étranges "oiseaux qui trottinaient" (page 158) ou une ville fantôme sans fantômes, d'autres sont plutôt intéressantes comme "les villages qui semblaient se blottir autour de leur église" (p230) ou la description de Lyon.
A noter une passion pour les couleurs bizarres et peu parlantes : parme, ocre. ...Mais céladon et anthracite c'est bien aussi, n'est ce pas lecteur ? (Tout à fait, lectrice!)
Et je ne sais plus que dire si ce n'est qu'il y a des rencontres intéressantes, dans une gare, Paul, un garçon mystérieux...à ce titre, je trouve que le couple homo fait racoleur, vendeur mais pas "vrai". Mais c'est à la mode dans la littérature alors que voulez-vous, gardons nos stéréotypes sur les homosexuels, la ménagère est bien contente !

Et pour l'oeuvre complète, finissons sur un peu de vocabulaire, une liste qui vaut le détour (non exhaustive, ouf!) (Non, non, l'auteur écrit au feeling, c'est pas recherché du tout, et ça ne s'adresse pas à une élite littéraire, noooon) :

(On se prépare...) interrègne, mordicant, HALENÉES, paranymphes, madrigalise, sudation, rogatons, splénétique, dièdre, encorbellements, goualeuse, escarpolettes, foucades, santons, laudatif, canopée, trémières, SCISSIPARITÉ, saunière, aspidistras, innervés, marigot, agioter, conspué, CHARROI, gardes-chiourmes, hinterlands, CARAVANSÉRAIL, fondouk (?), escarbille, capilotade, seitan, oileau, sémaphores, glabrismes, CUISTRE, dandinette, coulpe, courlis, ÉGLOGUE,, nocher, palangrier, tubuleux, diérèse & sa copine synérèse, cévenoles, homélie, succédané, GALÉJADE, galipots, agapes, redomontades, le verbe m'éjouir, samizdats, calamistrés, sabayons, marrissures, lavallières, ORCHARD, foutraque, flapi, canson, dithyrambiques, déliquescents, égrotante, salmigondis, javeline, FLEINS & QUINCAGEON, coufehs, levraut, flutas, galoubet, formosan, et enfin...fricandeau !

Je vous épargne le numéro des pages mais lisez bien et demandez-vous : combien j'en connaît du haut de mes x années ? Si vous en connaissez la moitié, et la liste n'est pas exhaustive, ben CHAPEAU !
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