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EAN : 9782246787389
372 pages
Grasset (31/08/2011)
2.59/5   67 notes
Résumé :
Cela commence par un enterrement. Cela finit par un enterrement. Entre les deux, l’homme que l’on enterre prend la parole et raconte sa vie. Le récit commence dans les années 1970, où le narrateur est encore un enfant. Un fils de famille bourgeoise qui s’ennuie. Il combat cet ennui par des sarcasmes et des rêveries. Les années passent. Il promène à travers la France (Paris, Lyon, Brest, Tours), sa grande intelligence offusquée par la vulgarité des temps. Que l’on ne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Que de critiques brillantes pour un "livre" qui ne l'est pas pas! Et je dis livre pour ne pas pas dire roman. En effet, un roman se caractérise par une multiplicité des lieux (ok), des temps (ok aussi) et des INTRIGUES (bah y'en a pas!). Donc dès le départ, en couverture, Grasset vous ment, voilà.
De plus, le résumé, selon moi, se trompe. En effet, le narrateur n'est pas le mort, puisqu'on indique clairement à la fin qu'il va à l'enterrement de son ami Paul, qui a traversé le roman, désabusé (un peu comme le lecteur lambda).

Le roman commence avec une citation de Paul Morand : elle ne peut être comprise qu'une fois le livre terminé et digéré (et c'est pas du cheese-cake, je vous prie de le croire !)
Pour ce qui est des 20 premières pages, on ne voit tout bonnement pas où l'auteur/narrateur veut en venir.
Par la suite, on lui trouve des considérations bizarres qui ne sont pas de l'âge de l'auteur (ça!) sur l'adolescence et l'amour (et non, de nos jours, un ado de Paris et de la campagne, ce n'est pas la même chose !)(+ idée un peu désuète que l'adolescence s'arrête à 18 pile) mais bon, passons et voyons la suite, non ? le père du narrateur est un "aimable rentier" : on retrouve cette oisiveté tout au long de l'oeuvre.
A quoi bon faire un "roman" historique si l'on y met pas le ton ? Aucun marqueur de temps, pas de recherche c'est un comble : l'auteur est juste un spécialiste d'arrêts SNCF et autres bleds inoffensifs.
Il y a toujours cette nostalgie de Sacierges, mais on ne "sent" pas ce bonheur éprouvé, ce qui m'est en péril le reste de la narration.
Pour ce qui est les 100 premières pages, comme dans le reste du roman (permettons nous le terme, à défaut d'un plus approprié), il ne se passe rien. Pas de passages envoûtants qui donnent envie d'être relus.Aucune odeur. Rien. Que des descriptions de lieux et d'états d'esprit aussi vagues qu'un horoscope de 20 minutes. On ne sait pas où l'auteur veut en venir avec son titre, pas plus qu'avec l'oeuvre lue. Vocabulaire : moleskine, calicot, lampadophore, hydrophyte, raboteux, pictavienne, raidillons, stuporeux. Que dire ?

On continue la lecture tout de même. Dans le style, on remarque une utilisation frénétique et insupportable du trio d'adjectifs ou de verbes. Sujet - Verbe - Complément = Phrase ! Magique !
Rien ne nous est dit sur la vie du narrateur Où vit-il ? Que fait-il ? A quel âge ? Ce n'est pas au lecteur de calculer. Il y a des associations de couleurs non explicitées : "bars rouges, restaurants jaunes". ? Et disons le, le narrateur est un petit con de la Haute'. C'est dit. D'où cette oisiveté sus-mentionnée et cette fadeur trouvée à la vie.
L'auteur connaît ses grands classiques, alors il met des citations à droite à gauche et des références : Malraux tout ça, "Ce bar décidément, c'était un voyage au bout de l'enfer" (page197).C'est bien. Tu veux une fraise Tagada ? Un Susucre ?
Certaines images sont étranges "oiseaux qui trottinaient" (page 158) ou une ville fantôme sans fantômes, d'autres sont plutôt intéressantes comme "les villages qui semblaient se blottir autour de leur église" (p230) ou la description de Lyon.
A noter une passion pour les couleurs bizarres et peu parlantes : parme, ocre. ...Mais céladon et anthracite c'est bien aussi, n'est ce pas lecteur ? (Tout à fait, lectrice!)
Et je ne sais plus que dire si ce n'est qu'il y a des rencontres intéressantes, dans une gare, Paul, un garçon mystérieux...à ce titre, je trouve que le couple homo fait racoleur, vendeur mais pas "vrai". Mais c'est à la mode dans la littérature alors que voulez-vous, gardons nos stéréotypes sur les homosexuels, la ménagère est bien contente !

Et pour l'oeuvre complète, finissons sur un peu de vocabulaire, une liste qui vaut le détour (non exhaustive, ouf!) (Non, non, l'auteur écrit au feeling, c'est pas recherché du tout, et ça ne s'adresse pas à une élite littéraire, noooon) :

(On se prépare...) interrègne, mordicant, HALENÉES, paranymphes, madrigalise, sudation, rogatons, splénétique, dièdre, encorbellements, goualeuse, escarpolettes, foucades, santons, laudatif, canopée, trémières, SCISSIPARITÉ, saunière, aspidistras, innervés, marigot, agioter, conspué, CHARROI, gardes-chiourmes, hinterlands, CARAVANSÉRAIL, fondouk (?), escarbille, capilotade, seitan, oileau, sémaphores, glabrismes, CUISTRE, dandinette, coulpe, courlis, ÉGLOGUE,, nocher, palangrier, tubuleux, diérèse & sa copine synérèse, cévenoles, homélie, succédané, GALÉJADE, galipots, agapes, redomontades, le verbe m'éjouir, samizdats, calamistrés, sabayons, marrissures, lavallières, ORCHARD, foutraque, flapi, canson, dithyrambiques, déliquescents, égrotante, salmigondis, javeline, FLEINS & QUINCAGEON, coufehs, levraut, flutas, galoubet, formosan, et enfin...fricandeau !

Je vous épargne le numéro des pages mais lisez bien et demandez-vous : combien j'en connaît du haut de mes x années ? Si vous en connaissez la moitié, et la liste n'est pas exhaustive, ben CHAPEAU !
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Ce livre n'est pas un roman. C'est une curiosité littéraire. Au début, il semblait facile à lire. Je trouvais son style fluide. Mais les lourdeurs sont vite arrivées. le texte est très répétitif, notamment concernant la description des ciels et des soleils couchants. Il y a cependant nombre d'images touchantes dans lesquelles on peut se reconnaître ainsi que quelques pépites. Mais il y a aussi beaucoup de surenchère de style et nombre de considérations ne sont pas à propos et tombent souvent à plat : nombre d'entre elles viennent carrément donner à certains passages un aspect franchement décousu.
Un livre écrit à quinze ans, rendez-vous compte ! Cela promet de grandes choses, en espérant qu'il n'ait pas tout donné dans celui-ci. Sa plume ne demande qu'à mûrir et il a surtout besoin de mettre son style au service d'une histoire qui permettrait de le canaliser. Ce livre ressemble un peu trop à un inventaire et aussi à un fourre-tout. C'est l'aspect qui le met en phase avec la littérature de son époque.
L'usage des phrases sans verbe ou à mot unique est quelque chose de profondément agaçant, quelle que soit par ailleurs la profusion lyrique. Il y a une abstraction dans l'écriture : l'auteur convie nombre de mots savants pour combler un vide. C'est un livre où l'érudition est ressentie comme gratuite : il semble saupoudrer ces termes recherchés de façon à gonfler artificiellement son récit. Par moments, cela me donne la franche impression de sonner faux et de gâcher le texte.
Je dois avouer que si ce bouquin avait été un repas, j'aurais calé dès les amuse-gueule et eu une crise de foie avant de pouvoir finir l'entrée. Je l'ai donc lu pas à pas pour éviter l'indigestion, ce qui fut passablement difficile. C'est un bouquin très dense dans lequel on se sent écrasé : on ne peut pas respirer. le récit est ponctué de calembours trop noyés par le reste pour pouvoir m'arracher un sourire.
L'auteur me donne l'impression de vouloir tout garder et évoquer comme un collectionneur de souvenirs (réels ou fantasmés) totalement possédé et comme prisonnier de sa marotte. Certes, ses descriptions de sous-bois, de soleils couchants, de ciels et du Monopoly sont touchantes, mais même dans les beaux passages il casse le rythme de ses phrases par un usage intempestif des virgules.
Je l'ai lu en maintenant un certain recul car sinon je sens que j'aurais pu attraper son mal de vivre. C'est un livre que, malgré la beauté de certains passages, on n'a pas envie de laisser entrer dans son coeur. On préfère le lire comme on regarde tomber une pluie froide de novembre à travers la fenêtre en restant bien au chaud et en attendant avec une impatience grandissante le retour des beaux jours.
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Né en 1960, mort en 2009, le narrateur entreprend de raconter sa vie entre ces deux dates. Facilement misanthrope, en décalage par rapport à son époque, il déroule le fil d'une existence sans réel relief, oisive, oiseuse, inutile. Des images lui reviennent, des vacances familiales dans un château solognote, de son enfance parisienne, de ses escales à Strasbourg ou Brest ou Lyon. Sa famille, ses rencontres, ses amours homosexuelles, sa recherche constante d'un sens à tout cela, d'un supplément d'âme à une vie sans souffle héroïque, sans révolution, sans évolution.

Une curiosité littéraire qu'on entame avec allégresse avant de s'enfoncer dans le gouffre sans fond des délires stylistiques d'un auteur qui se prend au sérieux. Ecrit avec un dictionnaire des synonymes et le pari (tenu) de gagner le concours de la phrase la plus longue, du temps qu'on existait ne s'embarrasse ni d'une intrigue, ni de susciter l'intérêt d'un lecteur anesthésié à force de descriptions à rallonge, de métaphores ésotériques, de digressions insupportables. le style se veut flamboyant, proustien, il est juste alambiqué.
A titre d'exemple : "Je préférais pourtant distraire les attentions sur les flutas dans les bocaux, le visage de formosan battu de mon oncle, sur les passacailles que nous dansâmes, sur le pekoe qu'on but, le peppermint".
Et c'est ainsi tout au long des 359 pages. Une succession de phrases souvent incompréhensibles. Une lecture épuisante et vaine. A fuir !

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Mariem Defalvard a publié en 2011 "Du Temps qu'on Existait".
Ouvrage littéraire, ou récit aux multiples facettes? Ce livre inclassable est l'oeuvre d'un jeune auteur de 19 ans.

Être mort , "le ciel était bleu d'une increvable ironie", puis reprendre pied dans la vie, à la racine, à la recherche d'une clé, comprendre à rebours, ce qui n'a pas fonctionné, mettre la poésie au coeur de cette quête, comme "revoir les ciels, tous les ciels",p361.

Autant l'avouer, j'ai été désarçonné, émerveillé, fasciné par cette prose novatrice et déjà accomplie qui ose avec gourmandise jouer avec les mots, comme, " les lampadaires bavardaient, on voyait distinctement leurs souffles d'air glacé", p105 ou "mais qui, colorés de passé, sont tout à coup dans le sublime, qui, enrobés par mon coeur, le temps, mon coeur dans le temps, deviennent féconds, galvanisés, de plénitude dans le souvenir." p238. 

Ce furent 5 jours de bonheur de lecture, passés à lire et relire les pages de cette escalade littéraire, du lâcher prise, aux apesanteurs, une fissure qui s'ouvre aux premières pages et ne cesse de grandir, une mélancolie sans fin.

La tête encore "pleine de guillemets", j'ai lu et relu des passages, en continue ou en boustrophédon, je lisais les mots comme pour remonter à la source ou descendre un fleuve impassible.
J'ai été pris de fous rires, à la description de Brest sous les eaux, "la pluie qui restait, qui s'encanaillait, permanente et haute, qui ne partait pas, qui ne partirait jamais, comme certains chiens, jaunes et baveux" p156 .
j'ai souvent été ému, par l'inquiétude d'un fils dans un décors absurde face à des parents immatures, souvent rêveur en imaginant vivre quelques vertiges, pour mieux consigner quelques beautés singulières.

Perdant pied à m'essouffler, l'énergie qui anime ce livre, m'a déménagé, fragmenté peu à peu entre désespoirs, amertume, regrets, et doutes sur ce que le temps nous prépare, sur ce que le temps a déjà concocté, "passent les heures, passe l'ellipse, passe le temps".

"Moi je n'étais pas blanc Je couvais mon aigreur, mon envie, mes haines, p12"
"Et pourtant je cherchais le silence et la nuit pour m'aider."
"Quelle insuffisance en vérité,... un grand ouragan noir dans le ciel toujours blanc p362...une mélancolie lourde et inflexible dans le coeur". p130


Je ne ferai qu'une petite allusion aux comparaisons flatteuses ou ironiques, visant un habile copieur de Proust ou de Rimbaud, car il n'est que lui-même dans toute sa fougue.
Depuis Proust, il y a eu , Fiztgerald, Salinger, Camus, ou Sartre qui ont décrit la désespérance de ce monde, ou les fausses illusions.
Mariem Defalvard porte un regard acide, sur le monde, il tante de trouver où il s'est égaré, "je me suis trompé de direction,j'ai mal lu la carte », impossible de trouver la clé."p 361



Sa quête de la justice et de l'amour, est chaotique, l'amour est dilué, " Je me souviendrais toujours de la première fois que j'ai dit "je t'aime", les mots n'étaient pas de moi, on m'avait forcé à les dire, j'avais la bouche pleine de guillemets".p53 . Ces fragments de désirs, qu'il sait si bien identifier, ne sauraient le guider vers l'absolu, l'absolu qu'il effleure néanmoins dans les dernières pages.

la félicité adossée à la propriété familiale de Sacierges est un faux semblant, comme dans la tempête de Giorgione, le tonnerre gronde au loin, et le garçon préfère le Monopoly et jouer avec sa soeur.

Il est me semble t-il, à l'opposé de Lionnel Duroy qui rompt les amarres, met le doigt, le coude et ses deux bras, sur les dérives de sa famille.

Mariem Defalvard se déplace en permanence sur l'arête de la vie, il ellipse, détourne son regard, laisse entendre mais ne confirme rien sinon un brouillard comme ceux qu'il affectionne.
Ce passé, ces non dits, son ombre, pèsent et le lecteur peut se sentir floué, trahi, car il nous dévoile si peu, si peu de son coeur qui tourne si mal.

Pour l'heure, avec enthousiasme, en hommage à l'écriture de Mariem Defalvard, je trouve que le titre du livre de François Cheng, Toute Beauté est Singulière, lui va si bien.





L'homme fissuré, entre mélancolie et hyperactivité, plus occupé à colmater qu'à construire, un homme qui ressemble un peu à Mariem Defalvard.
Il faudra bien qu'il se découvre, le nihilisme peut tourner à vide.

décortiqué les failles et les techniques qui le conduiront à une félicité. tout est préférable à la dissection objective de cette famille.



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Partons donc à la recherche du temps qu'on existait.



Cinquante ans de la vie d'une homme, à partir de son enfance dans les années 60, fils d'une famille nombreuse assez fantasque et aristocratique, dont la maison de campagne à Sacierges (au fin fond de l'Indre) vaudra au narrateur de fabuleux souvenirs d'enfance et une nostalgie marquante d'un paradis perdu. Ensuite il errera, d'un endroit à l'autre, au gré d'on ne sait quel vent, pour finir à Coucy dans l'Aisne.



Alors?

Ce roman passe haut la main le test de la page 99 (que j'aurais pu citer in extenso tellement elle est belle) , ce n'est pas un livre à lire "d'une seule main" pour reprendre l'expression stendhalienne que j'adore.



Assez vite l'on comprend qu'il vaut mieux suivre le narrateur dans ses errances et rêveries, son désenchantement sans âge et ne pas trop vouloir connaître les détails qu'il nous taira (qu'il se taira?). C'est parfois frustrant et aux deux tiers du roman avalé jusque là dans l'émerveillement quasi total, j'ai commencé à fatiguer, désirant quand même une toute petite histoire à me mettre sous la dent, un objectif, quelques moulins à vent, même tournant à vide.



Sauf que juste à ce moment on est cueilli par des mots, un paragraphe et on se dit "ah quand même!" et ça repart! Je suis donc arrivée au bout du parcours de ce personnage peu aimable en fait, ne cherchant pas non plus à plaire, et de son aveu n'aimant personne. Quoique son manque d'intérêt pour sa propre vie entraîne le lecteur sur le même chemin...



L'évocation des séjours à la campagne est une pure réussite, Sacierges surtout, Bouloire aussi, les bretons devraient trouver leur compte dans les monts d'Arrée (on a même un séjour à Brest...); existent assez peu, hélas, de ces passages brillants où l'auteur croque des personnages, tels Paul, et peu d'émotion, sauf quand sa mère est bien malade. Puis le jeu de Monopoly, bien sûr.



Même si l'époque du roman est extrêmement précise et précisée en début de chapitre, une impression de hors du temps, d'intemporel s'en dégage. Cette enfance des années 60 a quelques décennies de retard.



Parlons enfin, last but not least, de l'écriture, étonnante (bon, je n'ai pas lu tous les livres, non plus), impressionniste je dirais, d'un flou enchanteur parfois. Mots rares, détournés, chantournés, le ciel omniprésent, beaucoup de couleurs... Trop rarement l'auteur se lâche un peu, et c'est plus fou (ça j'aime).



"Je voyais le paysage, et c'était du nougat, et des fruits confits, dans la boîte à délices des jours."

" Mon coeur dévalait le colimaçon d'un escalier, trois marches à la fois, parfois glissant sur la rambarde, tourbillonnant sur les paliers."

" Les mots n'étaient pas de moi, on m'avait forcé à les dire, j'avais la bouche pleine de guillemets."

" J'aurais beau, dans les heures futures, me dire que la mort était imposée, qu'on ne pouvait pas entourer la mention, cocher la croix, la choisir comme son option de classe préparatoire ou son plat du jour dans le restaurant de la rue d'Octeville, je ne pourrais jamais m'y faire."

" La vie sans fard, la vie sans phares; sans maquillage du présent ni éclairage du lendemain." (ouais, bon.)

" Tout s'écrivait soudain dans une police grasse, épaissie, avant que la nuit, où souffle un vent penché, ne fasse danser ses italiques."

" Deux ou trois chocolats, gros, carrés comme des constructions soviétiques."

" le boucher équarrissait à tire-larigot, du lever au coucher; pour lui, c'était un long dimanche d'entrailles" (bof, bof)



" quand vitement, lentement les jours s'engrisent, se vanissent, se contingentent..."



Jusqu'à la mort:

" Les couleurs disparurent. Et pendant les dernières minutes, il n'y eut plus que du blanc, le blanc du ciel..." (tout un magnifique passage!)



Au final

Un narrateur, pas trop d'action, beaucoup de descriptions, le temps dans le titre... mais oui, on pense à un certain Marcel! Non, Marcel fait preuve de plus d'humour, son écriture est plus ample (longues phrases, dit-on) et classique, il y a plus d'action que les méchantes langues ne le disent, et ce qu'il nous dit nous touche, atteint à l'universel. Ce ne serait ni fair play ni bienvenu de comparer. Je recommande la lecture de du temps qu'on existait, pour une somptueuse expérience, ça passe ou ça casse, je préviens. Des passages où ça manque de nerf, mais honnêtement, à relire pour écrire ce billet, je retrouve plaisir à suivre les méandres des phrases.


Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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critiques presse (9)
Lexpress
06 octobre 2011
Alors, disons-le tout de suite : ce roman est épouvantable. On annonçait un Des Esseintes du Loiret, on se retrouve devant Justin Bieber romancier - tous les défauts de l'adolescence, sans sa grâce insolente.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
04 octobre 2011
Peu importe l’estampille qu’on pourra apposer à ce premier roman, peu importe ce qu’on cherchera à dire sur l’écrivain, ce livre est avant tout un ovni venu d’un univers infiniment mélancolique. Magnifique.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
09 septembre 2011
Du temps qu'on existait est un livre conservateur, qui semble exalter une impossible fixité des choses. Mais c'est avant tout le roman d'un véritable écrivain, pour qui la seule réalité qui vaille existe dans les mots.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
31 août 2011
Du temps qu'on existait peut difficilement se résumer. Ne pas s'attendre à y trouver une intrigue, des personnages, un quelconque suspense. Marien Defalvard n'est pas romancier pour deux sous. Quelle importance puisqu'il montre d'entrée de jeu qu'il est un écrivain à part.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LePoint
25 août 2011
À 19 ans, il publie un texte écrit à 16 ans aussi désincarné que stylistiquement sidérant.
Lire la critique sur le site : LePoint
Telerama
24 août 2011
Un premier roman, mélancolique comme un mois de novembre qui ne finirait jamais.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
24 août 2011
COUP DE COEUR. Voici quarante ans de la vie d'un homme. Une vie brève racontée longuement par un auteur de 19 ans, dont c'est l'étourdissant premier roman.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
23 août 2011
Foisonnant, généreux, lyrique, « Du temps qu'on existait », n'est pas sans défaut : le style châtié, élégant, se fait parfois ampoulé.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Bibliobs
20 juillet 2011
Ce premier livre, où les desserts occupent une place de choix, est un gâteau trop riche d'où déborde un talent fou, crémeux, irrépressible.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Un sentiment jusqu'alors inconnu, que je ne savais pas nommer,
quelque chose de vinaigré, de poivré,
de peu amène comme de l'amertume, de barré,
d'intouchable comme du grand désespoir,
parfois mou comme de la tristesse,
parfois sec comme de la douleur.
L'amour?
l'amour un divertissement pour faire passer la pilule
(disparaissant des semaines entières sans plus donner signe de vie,
puis réapparaissant, semblant alors surgir de nulle part).
En revanche, je ne connaissais pas encore
tout de la beauté des ciels.
Elle serait interminable.
p137
Commenter  J’apprécie          261
Mais, et comme tant de fois quand on joue avec le temps d’un peu trop près et qu’on s’y brûle les mains, la linéarité de ces jours lyonnais s’était perdue, échevelée ; seules, de vingt-cinq années de distance, me reviennent des fulgurances soudaines, matraquantes, enfouies dix secondes plus tôt et incontestables soudain : « comme si c’était hier ». Et, sous la couche de monotonie des choses, sous les couvertures d’ennui, elles éclairent un temps toute l’étendue de l’existence ; oh ! des moments revenus qui, lorsqu’ils furent vécus, étaient sans charme particulier, sans génie, mais qui, colorés de passé, sont tout à coup dans le sublime, qui, enrobés par mon cœur, le temps, mon cœur dans le temps, deviennent féconds, galvanisés, de plénitude dans le souvenir.
Commenter  J’apprécie          120
Quand j'ai compris que j'allais ,moi aussi,participer comme tout le monde à la grande histoire du roman de la mort ,les mousquetons ont lâché, j'ai été projeté dans le vide.Je passais des jours entiers ( terminés maintenant ,mais la présence de la mort ,même si elle n'est plus intrusive, se maintient perpétuelle, comme une lanterne sans bougie) ,des jours entiers dans la hantise,l'obsession de ce que je venais de voir;sans rien faire ,sans rien dire de sérieux, sans rien prévoir, et j'étais groggy, sonné, n'en montrant rien bien sûr. Après moi ,rien du tout! A quoi auront servi les gentils vents d'est,les rires italiens,les moments bretons ,les maîtres de rien ,si je ne pouvais remâcher infiniment ces plaisirs ? J'aurais beau ,dans les heures futures me dire que la mort était imposée, qu'on ne pouvait pas entourer la mention, cocher la croix,la choisir comme son option de classe prėparatoire ou son plat du jour dans le restaurant de la rue d'Octeville, je ne pourrais jamais m'y faire.( page 55).
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J'avais des conversations tout bonnement géniales ,sublimes ,avec Mme Lėonard. Tantôt écrasante de cynisme, de platitude, tantôt remontante d'espoir colorié frais ,jamais avare en tout ,et surtout pas en idéologie politique-- mais ça c'est vite dit!

Elle rabibochait le monde de ses quatre ailes battantes.Des phrases mythiques ,que je gardais en moi pour plus longtemps que je n'aurais pu le promettre à mon coeur.Et des réponses, qu'on va goûter.
Elle parlait d'une 《 vie tronçonnante 》 ;elle m'avait un jour confié : 《 La vie ,je n'y comprends rien ! Pour vous ,c'est important ,hein?》
Et d'autres encore:
《 L'éternité ? Elle n'arrive toujours pas à joindre les deux bouts.》
《 Remercie-t-on jamais assez ( c'est une idée préconçue, merveilleuse)sa mère ?》
Abîmée, esquintée. La vie chienne de vie ,lui faisait des engelures.
Allergique aux boutades,foucades ,pochades.
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Je me souviens de l'amour ,de la mort.On a beau dire ,une fois qu'on a pris conscience des deux ,de la paire odieuse et vitale ,il ne reste plus beaucoup d'espoirs à ronger.La vie vous a enfumé ,elle vous a fait,quatorze années inconscientes et magiques,miroiter ses plus beaux profils, les plus avantageux;son poitrail saillant,sa silhouette de bal ,ses biscotos de bronze.Et puis ,soudainement ,cruellement,elle vous a dit,méchanceté ,dėrėliction ,supplice,elle vous annonce,comme ça ,que votre vie de derrière est finie,vos plus beaux morceaux;l'inconscience ,l'insouciance,la crédulité finies,on passe au deuxième volet,au deuxième acte, et puis flûte alors,rideau! rideau sur la vie! C'est insupportable!! il n'y a rien à faire ,plus rien à ajouter,reste le pale remède des jours,les beaux jours que vous contemplez ,que nous contemplons le soir au moment du coucher ,quand le soleil,lui aussi à la couche est tué sur la crête ;l'instant précis où toutes les croyances, les espérances s'écroulent ,où il ne reste plus qu'un regret,un pitoyable ,un gigantesque regret. Où il ne reste plus ,à l'instant mourant du soleil,dans votre lit sans plus d'envie,sans plus d'énergies,que le passé ,embelli par la laideur du présent, par la force du temps par la splendeur du souvenir;(page 52).
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Marien DEFALVARD – Des possibilités de musique sur un île paradisiaque (RTBF, 2019) L’émission « L’île Paradisiaque », par Camille de Rijck, diffusée le 6 août 2019 sur Musiq3. Présence : le poète en personne pour parler de Narthex.
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