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Critique de afriqueah



Agatha Christie est déjà connue quand elle se fait larguer par son mari. On sait que l'auteure a disparu quelques jours, sans que personne ne sache ce qu'elle a fait. Frederique Deghelt est là, pour nous raconter sa fuite, son espoir en disparaissant que le mari la cherchera et reviendra à elle et surtout ses pensées intimes : on ne connaît sans doute pas les personnes avec qui on vit, se dit elle, on devrait toujours essayer de voir qui il est et ne pas se laisser aveugler par l'amour, on devrait le regarder d'un oeil froid plus objectif, même si on aime.
Car elle aime ce mari qui lui annonce qu'il la trompe, elle se croit belle pour lui, et digne d'être aimée, et lorsqu'il lui apprend qu'il va partir avec sa secrétaire, elle perd d'un seul coup ses illusions. Elle passe du regret de l'avoir laissé seul, à la révolte des mensonges (depuis combien de temps me trompe t il ? ) , à la culpabilité de montrer sa détresse devant lui qui n'aime pas ça, à la honte de n'avoir pas vu, au doute de savoir si ils avaient quelque chose en commun, à la jalousie pour cette femme plus jeune « au rire de jument » , à l'espoir que cette passade passera, à la haine pour ce pervers , monstre d'égoïsme, au chagrin d'avoir tout perdu, sa mère et son mari, au doute encore « se peut il que l'on connaisse si peu ceux auprès desquels on vit ?), et à l'espoir encore.
Alors, elle part, elle prend l'identité de la maitresse, elle devient quelqu'un d'autre ; Agatha est morte de chagrin, voilà Teresa.
Elle s'invente rapidement une vie nouvelle, elle est veuve, dit elle, elle revient d'Afrique du Sud, et chante, danse, nage, papote et se vante.
Prétexte pour Frederique Deguelt d'analyser d'abord le voyage, terrain idéal pour devenir quelqu'un d'autre, se raconter autrement et y croire soi même, ensuite l'absence, monstre qui se nourrit de nos manques et de notre abandon qu'elle transforme, modification trompeuse de la réalité, enfin le désamour lorsque les qualités que le partenaire aimait tellement deviennent des défauts rédhibitoires.
Et puis, Frederique Deguelt a la gentillesse, après tant de bouleversements intérieurs qu'elle décrit magnifiquement, et de chamboulements puisque Agatha Christie est recherchée, que l'hypothèse du suicide ou de l'assassinat par son mari sont évoqués publiquement, que le mystère ne sera pas dévoilé par la fugueuse, de nous donner la suite d'histoire : Agatha divorce 2 ans plus tard, et se remarie avec un archéologue de quatorze ans son cadet. Elle prétendra toute sa vie avoir subi une amnésie sans raison.
Sans aucune raison non plus, ce livre n'existe apparemment pas dans ce site, alors qu'il a été édité par Actes sud. J'ai eu un mal fou à le faire reconnaître et je vois que la couverture est inexistante.
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