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Citations sur Empereurs des ténèbres (41)

On peut faire sortir un Espagnol d'Espagne, mais pas l'Espagne d'un Espagnol, pensa-t-il.
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«Pourquoi se soucier d'un mort quand des millions d'hommes sont en train de se massacrer?»
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- Comment avez-vous deviné que j'avais fait de la prison?
[...]
- Je l'ai su quand vous avez regardé le ciel. En prison, il ne se passe pas grand chose et du coup, on apprend à tout observer attentivement. Pour avoir cette sorte de regard, il faut avoir été prisonnier, avoir passé des heures à contempler ce qui ressemble le plus à la liberté.
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- Ici, les vivants ne comptent plus, alors les morts... vous imaginez...
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Rituels... Les rituels facilitent les choses, ils aident à survivre. Autrefois, tous les péchés d'une ville étaient chargés sur le dos d'un bouc que l'on expulsait pour la délivrer de ses errements. C'était le bouc émissaire. Celui d'Arturo vint à sa rencontre, malgré le froid que propageaient les flocons de neige, en dérapant sur ses pattes, haletant, enragé.
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Arturo était affamé. Sur la commode, il prit une boîte en bois dont le sceau de plomb était brisé et se rassit sur le lit pour y fouiller avidement. C’était ce qui restait de son colis de Noël : (…) Chaque fois qu’il ouvrait la boîte, il avait la sensation de pressurer un pays accablé par la disette et les cartes de rationnement. Le fond de la boîte avait été garni d’une page du journal ABC qui apportait sa contrepartie tragi-comique. En consommant le contenu, il avait progressivement dévoilé le texte d’une réclame au centre de la feuille :

POUR MAGRIR MALIN
SALEBIN
MELANGE DE PLANTES MEDECINALES
Efface toute trace d’obésité en raffermissant les chairs
SANS AUCUN DANGER

Dans un pays de crève-la-faim où on rêvait tous les jours de homards thermidor et de pot-au-feu madrilènes, cela faisait vraiment l’effet d’une plaisanterie macabre.
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Sur la petite table, à côte du téléphone en bakélite noire, il y avait une orange, celle-là même qu’il ne s’était pas décidé à manger le jour de la découverte sur la Slavianka ; il étudia sa beauté colorée par de lointains soleils, gorgée d’eau sous sa peau fine. Peut-être ne l’avait-il pas épluchée parce que la vue d’une couleur chaude atténue toujours un peu le froid.
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Dans la bulle de temps qui se forma, Arturo les observa tous, Kehren, Hilde, les SS : l’indolence de leurs regards, qu’il avait déjà remarquée chez l’Einsatzgruppe, donnait l’impression que leur cerveau était toujours en retard sur leurs mains. Et il comprit que c’étaient eux, les nouveaux empereurs. Étranges pour eux-mêmes et pour le monde, n’ayant aucune notion du passé ou de l’avenir; des enfants égoïstes et solitaires jouant sous le ciel infiniment pur de la cruauté, tuant sans haine, sans raison, inaugurant ainsi pour le monde une époque implacable.
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Il se sentit dans la peau de cet enfant du conte d'Andersen, le seul qui, par innocence, fut capable de s'écrier, au passage du cortège, que l'empereur était nu, une vérité que tous les autres taisaient par intérêt, bêtise ou crainte. La fin du conte confirmait de façon affligeante la nature ténébreuse du pouvoir ; l'empereur, inquiet, bien qu'il soupçonnât que l'enfant avait raison, se redressait plus fièrement, obnubilé par une seule pensée : "Il faut tenir bon jusqu'au bout".
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Dans la fumée grise et la neige, il y avait des soldats partout, tirant, tombant, poussant des hurlements, pleurant. Les empereurs étranges, centrifuges et désintégrateurs, avaient inauguré leur sinistre règne. Des divinités noires qui niaient le monde. Des enfants solitaires finalement. Mais Arturo ne désespéra pas et appela Alexandre à la rescousse. Vous portez un enfant en vous. Les enfants détruisaient le présent mais eux seuls étaient capables de construire l'avenir. Vous portez un enfant en vous, souvenez-vous que tant qu'il en sera ainsi, vous pourrez échapper au mal en vous réfugiant sous le manteau de l'innocence. Ils étaient les seuls à oser affirmer la nudité de l'empereur. Vous franchirez des rivières, vous essuierez des tempêtes, vous pourrez même traverser les flammes de l'enfer. Eux seuls pouvaient désormais être porteurs d'espoir. p.409
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