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J'ai lu L'empereur des ténèbres il y a quelques années. Ce ne fut pas une lecture d'un enthousiasme immédiat mais j'avais fini par bien l'aimer. Je trouvais original l'idée de suire Arturo Andrade, de la la division Azul. Vous savez, ces Espagnols qui ont pris les armes pour aider les nazis à baffer les communistes. Là, il s'était démarqué en démasquant un meurtrier en série. Dans ce deuxième tome, Les démons de Berlin, Andrade a quitté le front est et se retrouve à Berlin dans les derniers jours du Reich. La ville est constamment bombardée par les Alliés, les Russes sont aux portes de la ville. Et Ernest von Kleist, un scientifique chargé du programme atomique, est retrouvé mort assassiné. Donc, Andrade est réquisitionné par les Allemands pour aider à résoudre cette affaire et l'ambassade espagnole le pousse dans cette direction, tant pour démontrer son soutien chancelant au Reich que pour profiter des découvertes, s'il y a lieu. Et peut-être la partager aux Alliés pour démontrer sa bonne volonté… J'ai bien aimé «déambuler» avec Andrade dans Berlin chaotique, en ruine, quelque peu apocalyptique. Une vision d'enfer ! L'auteur Ignacio del Valle a réussi à rendre cette ville réaliste, avec moults détails, allant de la chancellerie du Reich au zoo. (Peut-être pas autant que Philip Kerr et sa Trilogie berlinoise, mais presque.) On peut même croiser quelques personnages importants du régime nazi. Mais attention, ce n'est pas un voyage touristique, c'est une guerre horrible et del Valle n'épargne pas ses lecteurs. Des réfugiés arrivent de l'est avec des histoires terribles, beaucoup cherchent à fuir encore plus loin, ceux qui restent survivent difficilement. Aussi, l'enquête sur l'assassinat de von Kleist est plutôt réussie, développée comme un thriller, les chapitres se terminant sur une note dramatique de suspense. Et il y a de l'action à volonté, surtout à partir du moment où les Russes atteignent la banlieue. Malheureusement, quelque chose dans Les démons de Berlin n'a pas autant opéré pour moi. Ça a peut-être à voir avec le fait que l'intrigue se complexiait un peu trop à mon goût. L'enquête criminelle, celle sur la mort de von Kleist, se perd dans ce qui devient un roman d'espionnage. Ça aurait pu être positif si ça avait été plus clair ; à un moment, je ne savais plus ce après quoi Andrade courait. Et, à partir du milieu, l'investigation tournait en rond, l'intrigue semblait s'enliser et, moi, je commençais à m'ennuyer. Peut-être quelques longueurs ? À cela s'ajoute son histoire d'amour pathétique avec une Allemande. C'est un peu comme si Ignacio del Valle avait en tête une grande fresque mais Les démons de Berlin donne plutôt l'impression de partir dans toutes les directions. Au final, ces éléments m'ont agacé mais pas suffisamment pour me détourner de ma lecture. Je suis encore intéressé par les aventures d'un Espagnol pris dans une guerre allemande et, si un autre tome sort, je crois que je le lirai. + Lire la suite |