L'ironie, le désabusement, l'habitude… C'est avec des machins comme ça qu'on tue la jeunesse, la sienne et celle des autres. Il devenait comme tous ces vieux aigris, qui n'attendent qu'une chose à la fin, qu'on refasse de la guerre pour les y voir tous ! Qu'on en finisse avec ce sale bonheur qui leur pend au nez à tous ces morveux. Oui ! Qu'on en finisse une bonne fois pour toutes ! Ce siècle devait achever sa mission : Éradiquer tout ce qui est jeune, coûte que coûte.
Il existe un état supérieur à tout sentiment, dévorant les rêves, les envies, les joies, les peines, les êtres tout entier, un état tout puissant, invincible : la honte. Lorsqu'elle nous traque, on a beau user de subterfuges, brosser son âmes à l'eau bénite, la camoufler sous l'alcool, la jeter en pâture à la folie, la claquemurer dans l'oubli, elle finit toujours par nous anéantir, à l'aide d'une corde, d'une balle ou d'un précipice... (p. 162)
Péqueri s'empressa de prendre le chargement et monta les marches quatre à quatre.
- Tu parles d'une flèche ! Ils sont tous comme ça les nouveaux cette année ? ironisa Marini.
- Non, lui il est exceptionnel, il a un an d'avance... (p.40)