Il enfile ses chaussons, parce que le carrelage est froid, dans le couloir. Il n'y a pas un bruit à l'extérieur de sa chambre, c'est bizarre. D'habitude, quand il lui arrive de se lever, pour boire un petit verre d'eau, faire un petit pipi ou un dernier bisou à son papa, il entend toujours du bruit : ses parents qui parlent, la radio ou la télévision, les ustensiles de cuisine qui s'entrechoquent. Là, tout est silencieux.
Il fait très noir, quand Nino se réveille.
Il n'y a qu'un petit trait de lumière qui passe sous la porte de sa chambre.
C'est la lumière du couloir que ses parents laissent allumée le temps qu'il s'endorme.
Nino tâtonne près de son oreiller, rien. Il tâtonne près de son corps, rien.
Il s'assoit dans son lit, tâtonne près de ses pieds, on ne sait jamais.
Rien.
La nuit est vraiment trop noire, et Nino a besoin de sa baleine en peluche.
Il est comme ça, Nino. Jamais sans sa baleine.
Même si dans Pinocchio, la baleine lui fait peur, quand elle avale le pauvre Pinocchio.
Celle-ci, elle est petite, c'est la sienne. La baleine de Nino.
Le hublot est toujours ouvert. C'est tout rond, ça ressemble à la lune.
Il ne se passe pas de regarder au fond de l'eau,
avec ses super-lunrttes de plongée.
Il nage et nage encore, «comme un chef », dirait grand- père.
Tous ses poissons, toutes ces algues. Et cette lumière...