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Critique de Northanger


« Moi aussi, Jocelyne Guerbette, mercière à Arras, je pourrais dévaliser la boutique Chanel, louer les services d'un chauffeur et me déplacer dans une limousine ; mais pourquoi faire ? »

Ainsi pourrait se résumer le cheminement de Jocelyne qui, dès l'instant où elle apprend qu'elle a gagné dix-huit millions d'euros au Loto, garde la tête froide et médite sur les liens qui pourraient exister entre argent et bonheur. Cette chance inespérée – ou cette malédiction – l'invite à passer en revue ses priorités et à vérifier la signification du proverbe l'argent ne fait pas le bonheur. « Le bonheur coûte moins de 40 euros. » (p. 78)
Je ne joue jamais à quelque jeu d'argent que ce soit, mais il m'arrive de rêvasser aux acquisitions que je ferais si je gagnais. le thème du livre m'a donc tout de suite parlé. Je m'attendais cependant à un roman un peu plus léger ; cette lecture me laisse donc un petit goût de mélancolie dont je me serais bien passée, étant plutôt friande de lectures divertissantes en ce moment. J'ai malgré tout apprécié ce court roman pour diverses raisons.
L'héroïne m'a immédiatement semblé humble, sympathique et attachante ; romanesque dans l'âme elle a su s'accommoder d'un quotidien ordinaire, voire douloureux, auprès d'un mari un peu fruste, et y trouver son compte. p. 32 « Moi, les mots, j'aime bien. J'aime bien les phrases longues, les soupirs qui s'éternisent. J'aime bien quand les mots cachent parfois ce qu'ils disent ; ou le disent d'une manière nouvelle. » La narration à la première personne et les quelques anticipations sur la suite du récit nous engagent inévitablement à lire la suite et à nous poser la question fatidique : que va-t-elle faire de tout cet argent ? « Je pense à moi, à tout ce qui me serait possible maintenant et je n'ai envie de rien. Rien que tout l'or du monde puisse offrir. » (p. 64) J'ai été séduite enfin par l'écriture simple et fluide de Grégoire Delacourt, qui procède par petites touches poétiques : « J'ai vu ces années sur son visage, j'ai vu le temps qui nous éloigne de nos rêves et nous rapproche du silence. » (p. 48)
Il s'agit du second roman de cet auteur. Il me reste à découvrir le premier, L'écrivain de la famille.

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