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Critique de LivresdAvril


Quatre nouvelles, toutes situées sur la plage du Touquet le 14 juillet 1999 ; toutes mettant en scène des histoires d'amour pour quelques heures, un été ou une vie. Toutes complétées par un épilogue individuel. Les âges diffèrent, restent les émotions, les chansons et les fleurs au langage signifiant.

Pimprenelle (= "Tu es mon unique amour" dans le langage des fleurs) est le récit de l'amour adolescent de Louis, fou amoureux de Victoire qui ne voit en lui qu'un ami.
La justesse des sentiments, avec ce qu'ils peuvent avoir d'excessif et de destructeur. Parce qu'un amour adolescent est un amour qui marque le reste de la vie.
Mais n'est pas Colette qui veut. Pour moi l'histoire aurait dû s'arrêter avec l'été, ou aux 18 ans de Victoire. La fin et l'épilogue, trop explicatifs à mon goût, ajoutent un poids qui n'était pas nécessaire.

La narratrice d'Eugénie Guinoisseau (une espèce de rose) a 35 ans, mais c'est encore l'amour adolescent qui est au centre de cette nouvelle. L'amour laissé en suspens qui empêche d'avancer. 
J'ai trouvé cette deuxième nouvelle trop proche de la première, tant dans le fond que dans le vocabulaire employé. Bien qu'il y ait une multitude de thèmes à aborder sur les relations à la trentaine, elle m'a semblé servir d'excuse pour achever la dernière nouvelle. Je n'ai pas été convaincue.

Jacinthe met de nouveau en scène une narratrice, la cinquantaine cette fois-ci. Intéressantes interrogations sur l'évolution du couple et de la place de femme ayant perdu son attrait pour le mari, de mère plus vraiment indispensable à ses enfants. La ménopause, déjà, mais le désir et la beauté sont toujours là. Comment garder un frisson dans cet océan d'habitudes ? 
Monique - Louise s'offre un week-end à la mer en célibataire, pour retrouver ce qui anime une femme. Sans conteste la nouvelle que j'ai le plus aimée (bien que l'épilogue ajoute une nouvelle fois des détails dont on se serait passé).

Est-ce que Grégoire Delacourt pense que l'expérience de la guerre et la pudeur héritée du siècle dernier sont des conditions pour être amoureux, et surtout le rester ? Est-ce qu'un couple qui tient sur la durée est forcément fusionnel ?
Il y a de très jolis passages dans Rose, nouvelle sur les couples âgés. En revanche, je suis moins fan de l'emploi systématique du "nous", comme si le couple tuait les individualités (d'autant que cela alourdit considérablement le style) et de la solution choisie face à la sénescence, même si elle s'entend.

Ce recueil ayant une unité de temps et de lieu, les personnages se croisent de manière très appuyée. Les descriptions sont parfois répétées pratiquement à l'identique (ah, le ballet des rosalies et des trottinettes sur la digue du Touquet ; et la jeune femme tellement pâle qu'on la croirait malade !). C'est dommage. Cela n'apporte rien, et l'auteur dévoile même la fin de la quatrième nouvelle dès la deuxième. 
Il aurait été plus délicat de laisser le lecteur imaginer ces rencontres fortuites entre personnes ne sachant rien de la vie des autres, comme dans la vie. 
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