Citations sur La Faussaire (41)
Des mèches de cheveux blonds et bouclés sur le front , le sein fier. Il avance encore un peu. Le choc de la beauté ! Le temps rose, des lèvres carmin et des yeux immenses, clairs… Bleus… Mais… Mais…
Paul sursaute. Elle le regarde fixement ! Oui, c'est bien lui qu'elle dévisage.
Je préfère lire. La télé, c'est le monde extérieur qui entre dans les murs ou, plutôt, l'illusion du monde extérieur. Les livres, c'est l'évasion mentale. On sort de taule. On fait des rencontres. On croise d'autres humains qui parlent, vivent, pensent comme nous et différemment. Et si l'auteur est doué, on est avec eux, parmi eux. On est moins seul. On est ailleurs. On vit mille vies quand, au détour d'une phrase, d'une scène, on se rencontre, soi. Ce qui fait réfléchir et se souvenir.
Le docteur Ménard prend des notes, attentif. Son beau-père lui a appris l'importance de cette fin de consultation. C'est le moment où les peines et les peurs s'expriment. Celui où l'on se rappelle un détail, un symptôme essentiel.
(p. 39)
Le fait divers est un miroir grossissant de ce que nous sommes.
Céleste n'en revient pas ! Elle marche de long en large. La tolérance extrême est aussi folle que son contraire. tout est possible, tout est permis. C'est tout juste si on ne parle pas du "pauvre docteur Ménard". Oubliés, le major mort, Mémé, Céleste et leurs vies en lambeaux ! Un monde sans mémoire est-il sans cœur ? On nie les victimes en pardonnant aux assassins. Céleste fulmine et ... Jeanne remercie Paul de sa confiance.
page 338.
Quand un homme est volage, c'est dans sa nature, dit- on. S'agissant d'une femme, c'est un scandale. Nous sommes très habituées à cette injustice morale.
Dès sa naissance, il a ressenti pour [sa fille] une sorte de coup de foudre. Elle venait à peine de naître quand elle a posé sur lui ses grands yeux confiants. Dès cet instant, la paternité lui est tombée dessus, entre passion et anxiété. Pour elle, il a eu peur de tout : peur qu'elle soit trop jolie ou pas assez. Peur qu'elle ait mal, peur qu'elle ait peur, peur qu'elle meure, peur qu'elle soit abîmée par un salaud ou enlevée par un fou.
(p. 25)
Même au Moyen Age, les femmes connaissaient les bijoux, le maquillage, la sophistication des tissus, la coloration des cheveux. Pourquoi la sienne est-elle si naturelle, si brute, si paillasse ?
(p. 72)
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[ pov'con ! tu t'es vu ? ]
[ un détenu ]
- Tu sais ce que j'aimerais ? (...) Qu'on ait besoin de moi. Pour voir ce que ça donne. Jusqu'ici, je suis pas un type très bien. Je sais même pas si j'aimerais ça, être un brave mec. Peut-être qu'on y prend goût. Y a bien des sales types qui prennent goût à faire chier le monde !
Et elle l’embrasse sur la joue en laissant une main langoureuse glisser le long de sa chemise. Parcouru par une sorte de courant électrique, il se met à trembler. Camille, son parfum, son haleine légère, se diffusent en lui, comme une ivresse. Il n’est plus que trouble.