Citations sur L'épouvanteur, tome 5 : L'erreur de l'épouvanteur (23)
Je comprenais pourquoi elle était la plus crainte de toutes les sorcier de Pendle.
Chacun de ses gestes étaient mortels. Chaque lame sortie d’un fourreau de cuir pénétrait dans un fourreau de chair. Griffe contre griffe, lame contre lame, elle semblait invincible. Elle tourbillonnait telle une roue meurtrière, laminant ses adversaires, jusqu’à ce que sept cadavres restent étendus sur l’herbe de la colline.
La femme pivota soudain, et mon sang se glaça : j'avais devant moi une face de cauchemar. La bouche entrouverte laissait voir deux rangées de dents verdâtres, dont les canines étaient aussi longues que des crocs. Une haleine immonde m'emplit les narines, et une nausée me souleva l'estomac. L’œil gauche était fermé. Le droit avait une pupille verticale comme celle des reptiles, et le nez était un bec osseux, sans chair ni peau. Les mains étaient presque celles d'une femme, sauf qu'elles avaient en guise d'ongles de puissantes griffes recourbées.
Le ciel scintillait d'étoiles, et la Voie lactée était une étole d'argent jetée à travers le firmament.
Je comprenais pourquoi elle était la plus crainte de toutes les sorcières de Pendle.
Chacun de ses gestes était mortel. Chaque lame sortie d'un fourreau de cuir pénétrait dans un fourreau de chair. Griffe contre griffe, lame contre lame, elle semblait invincible. Elle tourbillonnait telle une roue meurtrière, laminant ses adversaires, jusqu'à ce que sept cadavres restent étendus sur l'herbe de la colline.
Je suis ton amie. On ne blesse pas ses amis, même pour cacher sa peur.
Ce fut le silence qui m'avertit du danger. Un silence inhabituel. Je n'entendais plus rien, pas le moindre son. Puis je constatai que j"étais paralysé. J'étais toujours assis par terre, dos au mur. Je voulus tourner la tête vers Alice, mon corps refusa de m'obéir. Je tentai d'appeler les autres, je fus incapable d'ouvrir la bouche.
Je le fixai, tâchant de réactiver mon cerveau ensommeillé. Plus petit que mon maître, il avait un corps noueux, d’où émanait une grande force physique. Des yeux verts perçaient son visage émacié surmonté d’un crâne chauve, et il était rasé de près. Une blessure à peine cicatrisée traversait sa joue gauche.
— Il est temps de remplacer ton bâton qui a brûlé, petit, me dit-il. Tiens, examine celui-ci ! La taille te convient-elle ?
Il m’en tendit un, taillé dans une longue branche de sorbier, un bois particulièrement efficace contre les sorcières. Je le pris, étudiai son équilibre. Il était parfait. Je remarquai alors une encoche, à portée d’index.
Devant moi se tenait une sorcière, une puissante, une pernicieuse. Ses prunelles brûlaient comme des charbons ardents ; son visage suait la haine et la perversité. Mais le plus effroyable était sa tête : sa chevelure était un amas de serpents dont les noirs anneaux se tordaient en tous sens, d’affreux reptiles aux langues fourchues, aux crocs luisants de venin.
La peur me vrillait les nerfs. J'avais déjà lancé ma chaîne avec succès contre des sorcières; j'en avais aussi raté beaucoup. L'énormité de l'enjeu m'emplissait de doute. Que je la manque, et tout serait fini. Je n'aurais qu'une seule chance!
Je devais d'abord y CROIRE. Je pouvais le faire. L'Epouvanteur me l'avait maintes fois répété: pour contrôler son corps, il faut contrôler son esprit.