L'économie symbiotique est au contraire une économie régénératrice de ses ressources. Plus l'homme produit selon ses principes dans le vivant, la technologie et la sphère sociale, plus il est capable de régénérer ses ressources et d'arriver probablement à un point non seulement où il devient cocréateur des équilibres planétaires au lieu d'en être le fossoyeur, mais où il parvient également à créer plus de ressources qu'il n'en consomme.
L'humain prend un autre rôle dans le vivant. Il n'observe plus la nature "pour mieux la soumettre", pour en devenir "maître et possesseur", comme l'exprimait Francis Bacon et René Descartes, pères du rationalisme occidental moderne, mais pour en comprendre et en respecter les équilibres afin de favoriser son développement et sa croissance.
L'information est une ressource étonnante. Contrairement à la matière et à l'énergie, plus elle se partage, plus elle se multiplie.
Cette augmentation des inégalités, au niveau mondial comme local, ne cesse d'aller en s'accélérant ces dernières années. Elles est un profond facteur de déstabilisation sociale. Elle entraîne stigmatisations et violences. En effet, ce n'est pas la richesse qui fait la cohésion sociale, mais sa répartition équitable.
4. « Pour devenir symbiotiques et dépasser la fragile frontière qui sépare la symbiose du parasitisme, nos sociétés doivent franchir le point de bascule où l'impact positif de la technosphère sur les autres écosystèmes devient supérieur à son impact négatif, et savoir préserver les ressources dont la technosphère dépend scientifiquement. Est-ce possible ? Nous n'en savons rien, seules des mesures pourraient nous en informer. Cela nécessite un changement radical de nos indicateurs. Aujourd'hui adaptés à une vision extractrice de notre économie, ils ne savent pas mesurer le couplage des activités économiques avec la régénération des écosystèmes écologiques, économiques et sociaux. La seule régénération que nous savons parfaitement mesurer est la régénération financière. Néanmoins, la synergie entre toutes les nouvelles logiques économiques et productives qu'ont inventées les pionniers de cette nouvelle économie depuis cinquante ans laisse apparaître que cela est largement envisageable. » (p. 314)
Lorsque les habitants et les communes s'organisent en coopératives pour valoriser les sources d'énergie disponibles localement, ils redistribuent la valeur générée et font progresser leur territoire vers l'autonomie.
Le contact avec les écosystèmes vivants, ne serait-ce que par la vue, diminue le stress, la violence domestique et urbaine, favorise la rémission des maladies, améliore la santé mentale et physique, et favorise le lien social.
Le vivant a développé des réponses au croisement de l'efficience et de la résilience. Sans autre solvant que l'eau, à partir de l'énergie du Soleil et à température ambiante, les systèmes vivants ont adoptés des formes et des organisations d'une grande intelligence.
C'est en effet au moment où les choses vont au plus mal que l'on a besoin d'acteurs à l'optimisme d'acier, traçant des voies pour nous désembourber et aller au plus vire de l'avant.
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?
inspiré par Lewis Carroll