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Critique de sophieelle


Violent, poétique, le style delaumien est cru et digne d'une véritable expérimentation. Une chanson, un poème, des silences et des mots durs, très durs, se confrontent au sein du même espace et mijotent au sein de son laboratoire. En résulte un tout complexe mais trépidant, un récit qu'on ne peut arrêter de lire et qui fait réfléchir à la fois sur la mort et la psychanalyse. Un renouveau littéraire comme il s'en fait trop peu…

Car Dans ma maison sous terre, c'est le début même de la grande entreprise littéraire de l'auteure. C'est en effet dans ce roman qu'elle annonce la mort de son ancien Moi et qu'elle renaît pour de bon sous le pseudonyme de Chloé Delaume, personnage de fiction, enfant enfin vidée du sable paternel.

C'est également ce livre qui marquera l'entrée de l'auteure comme théoricienne de la littérature de l'extrême-contemporain avec ses prises de positions sur le genre autofictionnel, qu'on retrouve notamment dans La Règle du Je.

« J'écris pour que tu meures. Puisque tu es vivante, encore tellement vivante que c'en est indécent. Ce qu'il faut à présent c'est que tu lises ces lignes et qu'enfin tu en crèves. »
Un récit donc entrepris dans le but de tuer la grand-mère. Car l'écriture delaumienne se veut prescriptive : «Que l'écriture provoque des faits, des événements. Que la consignation implique la création de vraies situations. »

Non, pas seulement un récit.... Mais une arme véritable.
La fiction qui devient réalité ? de quoi en avoir la chair de poule.
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