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Critique de Luxi


Cela fait plusieurs jours que mes doigts hésitent au-dessus des touches parce qu'il faut bien que j'avoue : je n'ai pas vraiment aimé ce livre. Et je déteste par-dessus tout attaquer un livre tant je sais l'immense travail qu'il y a derrière. On a tant entendu parler de ce roman par la célébrité de son auteur que j'ai presque le sentiment de ne pas avoir le droit de ne pas l'aimer. Alors cette chronique sera brève parce que je ne suis pas là pour « descendre » un roman mais que j'ai tout de même besoin d'être honnête avec moi-même.
Déjà, au niveau de la forme, j'ai trouvé le livre agréable à lire : les chapitres sont courts, entremêlés de paroles de chansons, sms et extraits de chat. Après, je dois dire que cela n'apporte pas non plus grand-chose au roman.
L'écriture – pardonnez-moi – est épouvantable à mes yeux mais ce n'est que mon ressenti personnel ; elle plaira forcément à d'autres. Or, pour moi, ce n'est pas parce qu'un livre est ciblé « young adult » qu'on doit subir des « chelou », « chanmé » ou autre « téma » à toutes les sauces. Il y a un juste milieu dans le langage qui, pour moi, n'a pas été trouvé par l'auteur.
En dehors de cela, il y a de vraies et belles thématiques abordées dans le roman mais je trouve qu'elles restent en surface et qu'elles auraient gagné à être mieux fouillées, épluchées, et pas seulement visitées. Lorsque Cara écrit : « j'ai gonflé comme une baudruche à cause d'eux, puis j'ai ressemblé à un squelette à cause d'eux, et rien n'a changé, sauf moi », je trouve ça vraiment beau, juste et touchant. Et oui j'aurais aimé qu'elle développe, qu'elle nous entraîne plus profondément dans les arcanes de ces souffrances. Mais le livre est déjà suffisamment noir, au final. le dernier quart du roman nous entraîne dans des recoins glauques et sinistres, qui m'ont plu parce que le sujet abordé – que je ne peux pas dévoiler ici - m'intéresse beaucoup.
En ce qui concerne les révélations qui parsèment le roman, elles ne m'ont pas surprise parce que je les avais vues venir de loin. En revanche, j'ai été glacée par le final qui, là, m'avait totalement échappée. Alors oui c'est grandiloquent, ce n'est pas forcément vraisemblable dans la manière dont c'est amené, mais cela achève le roman avec force et espoir.
La thématique du miroir parcourt le roman avec sa symbolique puissante et mystérieuse. On parle d'identité. de la personne que l'on est devant les autres et de celle que l'on est seul face à soi. La vraie. C'est le nom du groupe qui relie Red, Léo, Rose, Naomi – et plus tard Leckraj. C'est le questionnement que l'on se pose tous – et en particulier à l'adolescence, comme nous l'explique l'auteur au début et à la fin de son ouvrage – à savoir : qui est l'image dans le reflet du miroir ? Un déguisement ? Un paravent ? Comment fusionner l'image que je donne à voir et celle que je suis dans l'intime ? Et qui suis-je au fond ? Comment faire ressortir le vrai « moi » ? « C'est mon seul objectif, maman, être bien dans ma peau et aimer les gens qui m'inspirent de l'amour. »
Au final, plus j'écris ces lignes et plus je me dis que ce roman m'aurait vraiment plu s'il n'avait pas été écrit dans une langue que j'ai vraiment détestée. Je ne sais pas si c'est Cara Delevingne qui a souhaité l'écrire de cette façon, s'il y a un impact du côté de la traductrice… mais vraiment, je réalise que c'est l'écriture qui m'a dérangée. Je trouve qu'elle salit la puissance du livre et malheureusement qu'elle décrédibilise le propos. Je termine tout de même avec cette très belle citation qui à mes yeux résume parfaitement le message qu'a voulu faire passer Cara : « La normalité, voyez-vous, c'est simplement d'être ce que l'on aspire à être. »
Merci à NetGalley et aux éditions Hachette Romans pour cette découverte.
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