Une femme trahie

Quand on fait l’amour, je me sens en communion avec toi. Pour une foule d’autres choses aussi. Mais parfois, comme maintenant, tu fermes les yeux et j’ai l’impression que tu me quittes pour un autre monde. Et je n’aime pas être abandonné.

De l’eau a coulé sous les ponts, depuis. J’étais si jeune alors que, parfois, ça m’effraie presque.

Rester calme quand on accusait son fils, la prunelle de ses yeux, de viol, était au-dessus de ses forces.

Or, on ne peut rêver mieux qu’une maîtresse pour démolir la réputation d’un homme.

Ils se découvraient une foule d’intérêts communs. Tous deux défendaient la loi, mais chacun avait une approche différente. Ils se défiaient à ce petit jeu. Être à la fois adversaires dans l’affaire Frye et amants se révélait terriblement excitan

S’il existe un prestige à plaider une affaire devant la cour, il cesse aux marches du palais. Croyez-moi, être avocat ne vous protège pas contre la froideur et la solitude d’une maison.

J’ai droit à une affaire intéressante par an, et encore. Vous, vous en avez tous les jours ; et après, vous profitez du prestige de l’orateur. Tout le monde vous admire, les jurés sont suspendus à vos lèvres, et la presse vous cite. Moi, je croupis dans un bureau, à m’abîmer les yeux sur des piles de rapports, dans l’anonymat le plus total. Et quand l’affaire est enfin classée, que tout le monde s’est félicité du dénouement, je n’ai plus qu’à rentrer dans mon appartement froid et vide.

Un rien pouvait l’effaroucher. Mon Dieu qu’elle était susceptible ! Susceptible, et sexy, et fine, et désirable. A moins que cette susceptibilité ne soit en réalité de l’irascibilité. Peut-être ne lui plaisait-il pas, tout simplement.

On le respectait pour ses bonnes manières et son éducation. Mais quand on leur demande s’ils le croient capable d’avoir commis cette infraction à la loi, ils ne répondent pas immédiatement.

« Chaque année, le message est le même, mais il appartient malheureusement au domaine du rêve. La guerre fait rage au Moyen-Orient, perpétuée par la lâcheté de nos dirigeants qui, au nom de la diplomatie, maintiennent des positions incertaines et dangereuses. La drogue tue lentement nos enfants tandis que les bureaucrates, bien à l’abri derrière leurs bureaux, ruminent des idées stériles. Ulcérés par leur impuissance, nous décidons alors d’agir, mais la police nous réduit au silence devant une clinique d’avortement où sont assassinés des êtres trop petits pour se défendre eux-mêmes.