AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fleitour


Non je ne boude pas mon plaisir de vous parler de Je, d'un Accident ou d'Amour. Un livre offert par ma fille est déjà un petit bonheur, quand c'est un recueil de poèmes, je goute sans retenue, laisse tout tomber pour me plonger dans le nirvana de la lecture.


Je lis page 15, "Excès d'août et de lumière", moi, je suis dans le Connemara sous un ciel ombragé et une température de novembre, je tente, une translation vers le jardin du Luxembourg où je suis né.
"Cette fille sur une chaise verte du jardin du Luxembourg, voiliers miniatures et lecture de poche". Ainsi commence ce texte où le « je » ne sait plus où il habite, habité qu'il est déjà par Adèle aux yeux verts, couleur de thé.


Comme pour le promeneur, je me suis laissé emporter par cette bohème au pays de l'amour, sans réfléchir aux mots qui se déplaçaient au gré des sentiments d'Hadrien, des aveux et des angoisses des amants, des vides et des pleins, que les mains retenues dénouaient ou qui dérivaient sur des vents comme ceux du Connemara.


Loïc Demey inter change un verbe par un nom ou un adjectif, l'amour est confusion, comme un grand chambardement du langage des amants.

Toute la prose se chamboulait, "la rue se nuit, le ciel se lune", page 27 et vous laissent, "Je me chancelant, je me trac". Alors il faudra bien suivre Hadrien car, "Elle me chuchotements d'amour à l'oreille".

Ce court texte est un poème de 15 pages, une histoire d'amour. Entre les doigts de Loîc Demey le récit de l'amour d'Hadrien et d'Adèle, déploie ses couleurs, lui l'accidenté aveugle et Adèle la lectrice de McEwan qui attend que "le trains se rails". Ce conte amoureux est une pure merveille, comme si les mots les plus simples pouvaient à eux seuls faire émerger une farandole de désirs.


La poésie trouve sur ce chemin une nouvelle ébullition, un rythme convainquant, une accroche du lecteur dans une poésie de complicité, quand page 27, "Elle me peau, je la pulpe des doigts". La musique des corps décline une fantasia, où tous les sens s'invitent pour écouter, et voir les coeurs danser.


Non je ne suis pas surpris par la qualité de ce long poème en prose. Oui je m'interroge quand ce manuscrit de 15 pages, est salué avec un tel enthousiasme. Peut-on encourager la création littéraire à un tel degré de jeûne.
La remise en cause de notre écriture académique, ne devrait en aucune façon réduire la création poétique mais l'exploser.


Oui je ressens un net regret, ou plutôt, je mots Adèle absence. Géométrie à sens unique, Adèle lettre seulement lettres.
"Elle se voie ferrée. Je me sans voix. Elle se chemin de fer. Je me sans issue. On s'impasse". P 41

Trois ou quatre textes de plus exprimant Adèle nous aurait enchanté passant de fragments amoureux à une éclosion de sentiments féminins.
Lecteur j'aime voir vivre les personnages.

Les plus grands noms de la poésie contemporaine se sont fait souvent un dogme d'être étudié avant d'être lu.
Loïc Demey innove dans un procédé, qui utilisé avec économie sera toujours d'une grand réjouissance, banalisé ce sera bien difficile d'être accepté par le grand public, au détriment de très belles plumes.


Reste que je, d'un Accident ou d'Amour est brillant et une vraie réussite.
Commenter  J’apprécie          230



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}