Dans la plupart des cas (dans l'agoraphobie), l'angoisse est tempérée par la présence d'une personne qui joue le rôle d'objet contre-phobique et dont la présence est exigée pour pouvoir sortir. La dimension sadique, sous la forme d'exigences, du comportement des agoraphobes à l'égard de leur accompagnateur est, du reste, assez souvent évidente.
Pendant la seconde guerre mondiale, un chef de char s'était fait une réputation d'héroïsme en menant tous les combats de sa division armé de jumelles, le buste à l'extérieur de la tourelle : il était saisi d'une angoisse claustrophobique infernale lorsqu'il était protégé mais enfermé à l'intérieur de l'engin. Le danger, bien réel, de l'exposition aux tirs ennemis lui faisait moins peur que l'enfermement du blindage.
A rigoureusement parler, la phobie porte toujours sur "un danger interne", déplacé certes sur un élément du monde extérieur, mais appartenant bel et bien au monde interne.