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Critique de BazaR


BazaR
03 septembre 2023
C'est à notre chère H-mb que je dois d'avoir découvert Vivant Denon dont je n'avais jamais entendu parler. A sa suite, j'ai décidé de lire ce court texte réputé être « une pièce majeure de la littérature libertine » (dixit la 4e de couverture).

Alors, dans mon esprit, libertin avait une connotation érotique. Il a fallu que je lise la définition du terme pour comprendre que non. le Robert décrit en effet l'adjectif par « Qui recherche, avec un certain raffinement, les plaisirs charnels ». Incontestablement, Point de lendemain tape pile dans la cible. Ce texte est extrêmement raffiné dans le style, à la hauteur des personnages qui pratiquent l'infinité des circonvolutions pour plaire, séduire, sous-entendre leurs propres sentiments, ne cédant que brièvement à la passion.
Libertin donc. Il s'agit de plaire et de craquer hors cadre légal du mariage. A ce jeu, le jeune narrateur est un peu le puceau, même s'il pratique plutôt bien les règles. le marquis, qui est l'amant en titre, croit l'avoir manipulé avec sa belle, mais « tel est pris qui croyait prendre ». La belle Mme de T… est la véritable cheffe d'orchestre. Difficile de dire si elle simule ou tombe dans son propre tendre piège. Je penche pour la deuxième option.

Le Folio 2€ que j'ai contient deux versions : la première est la plus tardive, publiée en 1812. La seconde date de 1777. Ma réception a été plutôt bizarre. J'ai très peu goûté la première version (de 1812). Je l'ai trouvée ampoulée. J'ai souvent eu du mal à comprendre ce que l'on voulait dire. Je me suis souvent agacé. C'est clair la langue est soutenue, esthétique, trop. La découverte de la chute m'a un peu réconcilié.
Et là j'attaque la version de 1777. Je fais plus attention, lis moins vite. Et hop, l'ampoule s'allume. Mais c'est que c'est très bon ! La partie de tennis masquée entre le narrateur de Mme de T… leur vaudrait le court Suzanne Lenglen. La description de la « pièce mystère » destinée à abriter les plaisirs coupables est hallucinante. Bref, je me suis régalé.
Et là je compare quelques phrases entre les versions… et n'y trouve que peu de différences.

Alors quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Je n'ai toujours pas compris. Seule hypothèse : en lisant le deuxième texte, c'est comme si je faisais une seconde lecture. Comme un redoublement, on sait un peu mieux à quoi s'attendre.

Accueil mitigé donc, bien que je reste sur mon ressenti final positif. Mais une chose est sûre : dans son impact sur moi, ce texte ne tient pas la comparaison avec Les souffrances du jeune Werther.
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