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C'est à notre chère H-mb que je dois d'avoir découvert Vivant Denon dont je n'avais jamais entendu parler. A sa suite, j'ai décidé de lire ce court texte réputé être « une pièce majeure de la littérature libertine » (dixit la 4e de couverture).

Alors, dans mon esprit, libertin avait une connotation érotique. Il a fallu que je lise la définition du terme pour comprendre que non. le Robert décrit en effet l'adjectif par « Qui recherche, avec un certain raffinement, les plaisirs charnels ». Incontestablement, Point de lendemain tape pile dans la cible. Ce texte est extrêmement raffiné dans le style, à la hauteur des personnages qui pratiquent l'infinité des circonvolutions pour plaire, séduire, sous-entendre leurs propres sentiments, ne cédant que brièvement à la passion.
Libertin donc. Il s'agit de plaire et de craquer hors cadre légal du mariage. A ce jeu, le jeune narrateur est un peu le puceau, même s'il pratique plutôt bien les règles. le marquis, qui est l'amant en titre, croit l'avoir manipulé avec sa belle, mais « tel est pris qui croyait prendre ». La belle Mme de T… est la véritable cheffe d'orchestre. Difficile de dire si elle simule ou tombe dans son propre tendre piège. Je penche pour la deuxième option.

Le Folio 2€ que j'ai contient deux versions : la première est la plus tardive, publiée en 1812. La seconde date de 1777. Ma réception a été plutôt bizarre. J'ai très peu goûté la première version (de 1812). Je l'ai trouvée ampoulée. J'ai souvent eu du mal à comprendre ce que l'on voulait dire. Je me suis souvent agacé. C'est clair la langue est soutenue, esthétique, trop. La découverte de la chute m'a un peu réconcilié.
Et là j'attaque la version de 1777. Je fais plus attention, lis moins vite. Et hop, l'ampoule s'allume. Mais c'est que c'est très bon ! La partie de tennis masquée entre le narrateur de Mme de T… leur vaudrait le court Suzanne Lenglen. La description de la « pièce mystère » destinée à abriter les plaisirs coupables est hallucinante. Bref, je me suis régalé.
Et là je compare quelques phrases entre les versions… et n'y trouve que peu de différences.

Alors quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Je n'ai toujours pas compris. Seule hypothèse : en lisant le deuxième texte, c'est comme si je faisais une seconde lecture. Comme un redoublement, on sait un peu mieux à quoi s'attendre.

Accueil mitigé donc, bien que je reste sur mon ressenti final positif. Mais une chose est sûre : dans son impact sur moi, ce texte ne tient pas la comparaison avec Les souffrances du jeune Werther.
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J'ai lu la version de 1812 et ma lecture de celle de 1777 remonte à cinq ans et je ne peux donc pas comparer les nuances entre les deux versions de ce conte même si celle-ci me laisse une impression plus agréable.
Le style de Vivant Denon est élégant, mais la brièveté du texte est toujours aussi frustrante et il n'y a pas vraiment de morale à ce conte, si ce n'est qu'on n'est jamais sûr d'accorder sa confiance à bon escient.
En effet, les trois hommes sont le jouet de Mme de T... qui les manipulent, sans pour autant négliger son plaisir, pour que son mari et son amant régulier se sentent rassurés ; et peu importe si elle leur ment et piétine les espoirs naïfs d'un jeune homme pour y parvenir.
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Dominique Vivant Denon, né en 1747, est un historien, diplomate, artiste et écrivain. Ses fonctions l'ont amené à beaucoup voyager avant de devenir directeur général des musées. Il se met à l'écriture et commence par des récits de voyage, puis écrit des pièces de théâtres et des oeuvres graphiques.

Point de lendemain”, son seul roman, est publié en 1777. Une deuxième version de ce texte voit le jour en 1812. Il est considéré comme un texte majeur de la littérature libertine et est adapté au théâtre en 1890.

Les éditions Folio nous proposent ce court roman dans ces deux versions. Celle de 1812 est présentée en premier. J'ai préféré celle de 1777 que j'ai trouvée plus élégante, drôle et cocasse.

Vivant Denon commence son histoire un soir à l'Opéra. Un jeune homme se voit alors proposer de passer la soirée dans la loge voisine auprès d'une Mme de T… La femme, fantasque et éloquente, finit par l'inviter dans sa demeure. Il accepte et s'y rend. Sur place, ils dînent en présence du mari. La femme, manipulatrice, utilise divers stratagèmes, pour l'attirer dans ses filets. le jeune homme, qui vient de mettre un terme à une liaison qu'il entretenait avec une comtesse, se prête au jeu de la séduction.

Le texte en lui-même n'est pas forcément osé. Les personnages sont originaux et se trouvent plutôt dans un rapport de séduction et d'approche tactile. Mais, je ne doute pas de son scandale lors de sa première publication en 1777, surtout s'il désobéit quelque peu aux valeurs sociales et morales de l'époque.

J'ai adoré cette lecture qui m'a fait passer un très bon moment. J'aime beaucoup la littérature du 18ème siècle, que je ne lis plus beaucoup aujourd'hui, mais que j'ai toujours plaisir à retrouver à travers quelques oeuvres. Je ne connaissais pas cet auteur à la plume très délicate. Ce fut une très belle découverte.


Lien : https://labibliothequedemarj..
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Brillant causeur, diplomate, gérant du pillage pour le Louvre des conquêtes de Napoléon, graveur qui a produit une série d'« Oeuvres priapiques », Vivant de Non (son patronyme avant la révolution) écrit « Point de lendemain » à 30 ans (1777). Un premier trait est la convention : invité par l'amie de sa maîtresse, il passe la nuit chez la première ; reçu le soir par le mari, il est moqué le lendemain par l'amant en titre (« Madame, dit le Marquis, il a fini son rôle aussi bien qu'il l'avait commencé ». Elle répondit gravement « J'étais sûre du succès de tous ceux que l'on confierait à Monsieur »). le second trait est la chasteté du langage : il y a belote et rebelote mais elles sont traitées dans une parfaite discrétion. le troisième est l'affectation des lieux : la loge à l'Opéra, le carrosse, le château lointain (on change deux fois de chevaux), la promenade au parc, le banc de gazon, le pavillon, le cabinet, la grotte à mécanisme, enfin la promenade solitaire au jardin. le grand culot de l'auteur est de placer son conte sous l'invocation De Saint Paul (« La lettre tue, et l'esprit vivifie »).

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Jeu de dupe amoureux du 18es au cours duquel un jeune homme perd ses oeillères sur le comportement des femmes avec lui. Il est trompé par sa maitresse en titre qui se sert de lui pour contrebalancer ses deux autres amants, et il aide sans scrupule et innocemment une comtesse à tromper son mari pour lui cacher son véritable amant. Vous suivez ? Non ? Alors voyez cela comme une comédie légère de théâtre, avec des rebondissements sous la forme de révélation sur les rapports des uns avec les autres. ‘'On annonça M. de T… et nous nous trouvâmes en situation''. Cette phrase résume parfaitement ce qui se passe. Cette situation est construite comme une intrique théâtrale qui respecte qui respecte les trois unités. L'écriture est caractéristique de ce siècle par ses tournures de phrase qui combine à la fois longueur de phrase et vivacité de style, comme le montre l'incipit, un petit bijou à lui tout seul. Je n'avais jamais lu un auteur maniant aussi habilement le point virgule.
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Un petit bijou du dix-huitième siècle libertin. Transposé, à notre époque, dans le film de Louis Malle "Les amants".
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Vivant Denon, n'a pas seulement donné son nom à une aile du Louvre, ce Musée dont Bonaparte le fit Directeur général 

Vivant Denon était graveur, dessinateur, écrivain-voyageur, diplomate ... mais n'a commis qu'un seul roman : Point de lendemain.

Un roman fort coquin où le héros s'amourache d'une belle dame qui joue de ses attraits et fait cocu non seulement son mari mais aussi son amant en offrant ses charmes à notre troisième larron ... 

Lequel profite, mais ne sais pas trop où la belle le mène ... au point où ile ne trouve même pas de morale à cette aventure d'une folle nuit ! 

Charmant roman libertin tel que le XVIIème siècle savait bien les trousser ... 

Un petit bijou d'une trentaine de pages dont je me suis régalée !   
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...
Point de lendemain du graveur, écrivain et diplomate français Dominique Vivant Denon est un exemple classique de la littérature libertine mettant en scène un jeu de séduction décrit dans tous ses détails et mécanismes.
...

Article complet : Cliquez sur le lien ci-dessous !!!
Lien : http://bibliotheca.skynetblo..
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Le narrateur est jeune, ingénu et amoureux de la comtesse dont il est l'amant. Et peut-être un peu trop naïf,  sa comtesse l'utilise et Madame de T... qu'il rencontre à l'opéra a besoin d'une distraction pour la nuit. Des distractions cette femme en a d'autres puisqu'elle est mariée et déjà dotée d'un amant, mais il faut bien un troisième homme pour rendre tout ce petit monde jaloux ! 

Le pauvre jeune homme ne comprend pas dans quel piège le beau corps et les belles paroles de Madame de T... le fait tomber !! Maîtresses des subterfuges, à cette époque elles le sont toutes, en profitent et surtout cela les occupe, alors quand elle tombe sur une nouvelle proie elles n'en font qu'une bouchée !! Et pour mon plus grand plaisir, l'auteur s'en donne à coeur joie ! le jeune narrateur pense mener la danse, il va tardivement se rendre compte qu'il n'en est rien... Vivant Denon malmène son lecteur au même titre que son narrateur pour mieux arriver à une fin amusante et surprenante !

Dans ce petit ouvrage tout juste sorti chez Folio on retrouve deux versions du texte, quasiment les mêmes, la première de 1812 et la deuxième de 1777. J'ai trouvé la version de 1777 plus accessible, avec du vocabulaire et des tournures de phrases moins compliqués.

J'adore ces tous petits romans libertins qui donne une image de la femme qui en public se cache derrière la bienséance mais tellement sulfureuse et maîtresse de ses actions dans l'intimité de l'alcôve !
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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Avant de me plonger dans ce petit conte libertin, la biographie de l'auteur figurant au début m'a fort impressionnée. Auteur, graveur, diplomate, nommé « gentilhomme ordinaire du roi ».
Plus tard, il sera membre de l'expédition de Napoléon en Égypte. Il effectue là-bas des relevés de monuments, croque les paysages et prend de nombreuses notes. Ce travail lui offrira un rôle central dans la sélection des pièces étrangères dérobées tout en organisant le futur musée du Louvre.

L'édition Folio présente deux versions de « Point de lendemain », en premier lieu celle de 1812 suivie de la parution initiale de 1777.

Un jeune homme se trouve dans une situation où il se laisse abuser sans trop de résistance par une femme d'expérience. Celle-ci à la fois épouse et maîtresse, s'amuse de ce troisième protagoniste en l'entraînant dans des aventures nocturnes et sensuelles.

Même s'il y a peu de différences entre les deux versions, j'ai trouvé plus de proximité avec le Damon de 1777. L'auteur nous partage plus facilement ses pensées et il ne semble pas être si dupe de la situation.
Celui de 1812 est plus niais et plus jeune aussi de cinq ans. le fait qu'il y ait les deux versions m'a donné l'occasion de savourer d'autant plus ce récit.

Le style d'écriture est un réel plaisir et l'histoire drôle et amusante. J'ai apprécié la légèreté de cette lecture.
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