La Hulotte, n°102

Appelé autrefois "Loup-cervier" le lynx boréal, spécimen plus grand que ses cousins d'Amérique du nord, était très répandu en Europe. Ce grand félin sauvage revient en France où il parcourt parfois des kilomètres avant de rencontrer ses proies. Son territoire de prédilection assez vaste, essentiellement montagnard, recouvre les Alpes, le Jura et les Vosges. le lynx, grand chasseur solitaire, reconnaissable à sa tête de chat, sa queue très courte terminée par une touffe de poils noirs, sa belle robe mouchetée et les deux célébrissimes petits pinceaux qui ornent la pointe de ses oreilles, ne se contente pas de menus mammifères pour se nourrir et quitte très souvent ses "quartiers" de résidence pour débusquer un gibier de plus grosse envergure (chamois ou même chevreuil si l'occasion se présente). Capable de remonter des ruisseaux gelés, de bondir au-dessus des rochers, d'escalader les pentes les plus raides et trouver ainsi de quoi se satisfaire... Balivernes, decouvre-t-on dans ce numéro où on le suit à la trace, que cette soi-disante vue d'exception - des performances largement exagérées, entretenues par les légendes de Jason et son Lyncée. La femelle lynx élève seule une portée comptant généralement trois petits, aveugles et sourds à la naissance, qui l'attendront souvent affamés, sans surveillance, dans une tanière de fortune, avant qu'elle n'ait pu leur trouver une quelconque chevrette à partager avec eux. La viande non consommée restera stockée, planquée dans les broussailles, loin des pirates de toutes espèces. Les petits lynx devront apprendre plus tard mais très vite à chasser et se protéger tout seuls de la furie des hommes et des voitures, car dès l'âge de dix mois la mère lynx reprendra sa liberté. La Hulotte, une lecture qui emmène loin des villes.