AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Marie-Nel


Il y a peu je lisais le premier tome de ces Passions londoniennes qui étaient consacrées à un autre personnage masculin, Alexander. Ces passions londoniennes sont déclinées en trois tomes, chacun d'entre eux étant consacré à un personnage masculin différent. Alexander, Jay et James. Ce sont trois amis qui se côtoient régulièrement, passent du temps ensemble. Célibataires, ils profitent de leur jeunesse, mais l'amour peut les rattraper à tout moment.

Il n'est pas obligé d'avoir lu le premier tome avant de lire celui-ci. La compréhension se fera tout aussi bien si vous commencez par celui-ci, vous aurez juste quelques informations sur le personnage du premier, Alexander, qui vous spoileront un peu l'histoire de celui-ci. Mais je pense que ça ne peut, du coup, que vous donner envie de le lire.
Je m'étais déjà régalée avec Alexander, il en a été de même pour celui-ci. Je connaissais déjà Jay pour l'avoir croisé dans le précédent opus. C'est un jeune homme libre, qui ne vient pas de la haute noblesse, comme ses deux compagnons. Il vient des bas quartiers de Londres, et s'est forgée sa personnalité et sa réputation à la force de ses bras et grâce à son intelligence. Il a travaillé dur, a appris à lire, écrire, s'est instruit tout seul, c'est un autodidacte complet. Et grâce à son sens des affaires, il a pu gravir les échelons de la société, s'offrir une maison dans les beaux quartiers et côtoyer des gens de la haute société, comme James et Alexander. Jay est un libertin, il a beaucoup de charme et ses manières, parfois encore un peu rustres, plaisent aux femmes de tout rang. Pas question de lui parler de mariage. Jay a une jeune soeur, Elisa, une très gentille jeune fille, très timide, et ne connaissant rien de la société mondaine. Jay aimerait la présenter justement et en faire une jeune femme de haut rang. Il va avoir besoin pour cela d'une personne qui lui inculque les coutumes et les bons usages pour pouvoir sortir en société. Pour cela, Jay va, sur les conseils de son ami, demander à une jeune femme faisant partie de l'aristocratie, de faire l'éducation de sa jeune soeur. Amanda accepte car elle a, elle aussi, de gros problèmes de famille et risque de perdre ses richesses. Mais tout ne va pas être simple pour elle, surtout avec un homme comme Jay, qui n'en a rien à faire des convenances et garde son naturel quelles que soient les circonstances. Un choc de culture entre ces deux personnages, qui va donner du fil à retordre à l'un comme à l'autre.

Je ne vais pas en dire plus, j'ai déjà l'impression d'en avoir trop révélé. Et pourtant je n'ai parlé que du début. On se doute aisément que des liens plus profonds vont se tisser entre ces deux personnages et même qu'une romance va voir le jour. On le sait, mais le principal pour moi, c'est de voir le chemin que va faire prendre l'autrice pour arriver à rapprocher ces deux êtres que tout oppose.
J'aimais déjà beaucoup Jay dans le précédent roman. J'aimais sa personnalité, ses manières, sa façon d'envoyer promener les gens, sa franchise, il ne mâche pas ses mots et ose dire les choses. Bien sûr, ces façons de faire sont décriées dans la haute société, et il n'y a bien que James et Alexander qui soutiennent Jay.
J'ai beaucoup aimé aussi Amanda, une jeune femme qui a reçu des coups elle aussi, qui se bat pour sa famille. Elle a tout d'une grande aristocrate, ne dit jamais un mot plus haut que l'autre, est très bien élevée, et va ainsi apprendre à la jeune soeur de Jay tout ce qu'il faut savoir pour ne commettre aucun impair lors de sorties ou de réceptions. On sent très vite en elle l'attirance qu'elle a pour Jay, il est une sorte de fruit défendu pour elle. Elle va tout faire pour freiner cela. C'est une jeune femme qui garde une grande sensibilité au fond d'elle. Les problèmes de famille qui la touchent vont lui faire prendre des dangers inconsidérés, mais l'amour pour les siens est plus fort que tout.
Le troisième personnage que j'ai beaucoup aimé aussi est la jeune Elisa, pas facile pour elle d'être la soeur d'un homme exubérant comme Jay. Elle est beaucoup plus effacée, timide. Sa rencontre avec Amanda va la transformer. Elle est avide de connaissances, elle retient très bien tout ce que lui apprend Amanda, c'est une jeune fille très prometteuse et qui va se révéler petit à petit.

Je me suis très vite attachée à toutes ses personnes, à leurs différences, à leurs problèmes. J'ai très bien réussi à ressentir tous leurs sentiments. Et pourtant le choix narratif de l'autrice n'est pas celui que je préfère pour me mettre à la place des personnages, puisqu'elle emploie la troisième personne du singulier pour faire parler tout ce petit monde. Mais ce « il » ne m'a pas empêchée me mettre à la place ses différents héros, qu'ils soient féminins ou masculins, à être au plus près d'eux et à vivre leurs aventures. Aurélie Depraz décrit très bien leur sentiments, sans faire trop de lourdeurs.
De même, une autre prouesse de cette autrice que j'avais déjà relevée dans le tome précédent, c'est la description des lieux, des beaux quartiers de Londres, comme des plus sombres, j'avais l'impression d'y être, de marcher dans les rues. Elle retranscrit bien l'ambiance, la façon de vivre des gens de cette époque. Elle décrit également très bien les personnes, leurs habits, leurs manières, je les voyais évoluer devant moi sans problème, j'imaginais très bien leurs robes, leurs coiffes. C'est un roman très visuel et j'aime beaucoup.
J'ai également appris plein de choses sur les us et coutumes, sur les façons de se tenir, de parler. Je ne savais pas, par exemple, qu'il y avait tout un art pour tenir son éventail et que selon sa position, cela avait une signification particulière pour l'homme que l'on avait en face de soi. J'ai aussi pu me rendre compte des différentes façons de nommer les personnes selon leurs rangs et grades. J'ai trouvé cela très enrichissant. Bien sûr, nous vivons à une époque où tout cela est complètement désuet, mais c'est toujours très intéressant de prendre connaissance plus en détails de ces coutumes passées.

Aurélie Depraz a un pouvoir de la description et du détail qui fait qu'en plus d'être divertissant, ce roman est très instructif. Je salue ici tout le travail de recherches qu'elle a dû effectuer pour mener à bien cette histoire et pour avoir des faits aussi précis. Il est d'ailleurs possible de se rendre compte de la masse de travail qu'elle a effectué en se rendant sur son blog où elle donne plein de détails sur cette période à Londres, les cartes des différents quartiers et tout ce qu'il faut savoir de l'histoire de Londres à cette époque, avec les avancées technologiques, comme les premières machines à vapeur. C'est encore très enrichissant d'aller lire les bonus et les coulisses de ce roman. N'hésitez pas à vous rendre sur le site de l'autrice, vous apprendrez plein de choses très intéressantes.

Le style, quant à lui, est toujours aussi bon. La fluidité de son texte permet une lecture facile, les aventures donnent une lecture addictive. Même en me doutant de la finalité des sentiments entre les deux héros, j'avais envie de savoir comment ils allaient y arriver, comment ils allaient arriver à se dépêtrer des problèmes que chacun d'eux ont. Bref, c'est une histoire prenante, on a envie que tout aille bien pour eux et on espère tout le long que tout s'arrange. Et on retrouve, pour mon plus grand plaisir, Alexander et James. On a des nouvelles de ces deux personnes, je suis contente pour Alexander. le prochain tome de ces Passions londoniennes va être consacré à James, le dernier des trois encore célibataire, et qui ne veut pas du tout entendre parler d'histoire d'amour ou de liens avec une femme. J'ai hâte de savoir ce que Aurélie Depraz aura concocté pour lui. Et en même temps, j'ai hâte de retrouver cet univers. J'adore les romans où la grande Histoire est finement mêlée à la petite, et la romance historique est un genre pour lequel je craque très facilement.

Bon, je vais arrêter de papoter, cette chronique va encore être bien longue. Mais j'ai tellement aimé cette histoire que je m'emballe un peu. J'espère en tout cas vous avoir donné envie de lire ce livre. Si vous aimez les romances historiques, les autrices comme Diana Gabaldon, Mireille Calmel, Marion Zimmer Bradley ou encore Jane Austen, ce livre vous plaira, et plus généralement tous les romans qu'écrit Aurélie Depraz. C'est le cinquième que je lis d'elle sur neuf parus, et je ne compte pas m'arrêter là. J'aime beaucoup son univers et elle sait à chaque fois se renouveler, elle m'a emmenée aussi bien au temps des Vikings, ou en Écosse au temps des Sasunnachs, ou encore au Moyen-âge en Aquitaine. Bref, à chaque fois un nouveau monde à découvrir, c'est tre enrichissant. L'objet livre est en plus très beau, les couvertures sont toutes plus belles les unes que les autres, et je pense que je me les procurerais pour les avoir dans ma bibliothèque.

Si vous ne connaissez pas encore Aurélie Depraz, n'hésitez pas à le faire avec ce roman ou un autre. Elle vient d'ailleurs d'en sortir un nouveau, Les routes de l'Est, qui comme son nom l'indique, va nous emmener dans les pays de l'est en l'an 900.
Et si vous connaissez déjà cette autrice, n'hésitez pas à lire ce livre et les autres. Pour ma part, je vais continuer à la lire avec grand plaisir.

Lien : http://marienel-lit.over-blo..
Commenter  J’apprécie          00







{* *}