Citations sur La guerre des mots (37)
La pudeur du monde médiatique après la mort d'Adama Traoré, dans des circonstances analogues à celle de George Floyd aux États-Unis, a été particulièrement symptomatique du déni politico-médiatique sur la question. (217)
Au spectacle, diffusé dans la presse écrite, à la télévision ou sur internet, du "beau et poignant témoignage" de personnes qui auront "réussi" cet exploit, la grande majorité des gens se sentira coupable de son échec, déchargeant du même coup de leurs responsabilités l'État, les industriels et les entreprises, alliées pour perpétuer un régime capitalisme [sic] isolant les souffrances des membres de la classe laborieuse pour mieux l'écraser. (178)
Ces théories quasi mystiques [du couple Abraham-Hicks] semblent prendre le relais du christianisme d'antan en matière de maintien de l'ordre social : restez tranquille, les pauvres, lisez des bouquins de développement personnel et vous connaîtrez peut-être le salut éternel. (173)
Si [Hitler] est arrivé au pouvoir, c'est grâce au soutien des partis de la droite bourgeoise qui représentent le patronat allemand et qui ont choisi de faire une coalition avec le parti nazi pour empêcher le mouvement ouvrier et les communistes d'accéder au pouvoir. Ce n'est donc pas "le peuple" qui a choisi Hitler, mais une grande partie de l'élite allemande. Elle y a vu la possibilité de relancer l'industrie et de maintenir ses profits. (161)
Faire œuvre de transparence n'engage à rien car, "en toute transparence", ils feront bien ce qu'ils voudront. [...]
Au travail, on ne nous demande pas d'être "transparents" sur nos heures de travail, mais de passer notre badge dans la badgeuse. (144)
Un sentiment [de défiance à leur encontre que les médias] n'auront de cesse de blâmer à longueur de reportages, d'analyses et de cours d'éducation aux médias, sans jamais interroger leur rapport aux sources institutionnelles, leurs biais cognitifs et sociologiques, ainsi que les structures médiatiques contraignant l'exercice de leur profession (manque de temps, course à l'audience, milieu concurrentiel, précarisation croissante d'une partie de la profession, etc.). (142-143)
On ne reste pas sur ses acquis, on évolue, on s'adapte, bref, on se laisse plus facilement exploiter. Même quand on est chômeur ou handicapé, on doit faire des projets pour démontrer qu'on ne se tournera pas les pouces aux frais de la société. (105)
Le terme classe laborieuse inclut également les sans-papiers, les sans-domiciles-fixes, les chômeurs à Pôle emploi ou au RSA car celles et ceux qui subissent le chômage sont celles et ceux à qui l'État met la pression pour reprendre n'importe quel travail, dans n'importe quelle condition, sous peine de stigmatisation. (75)
Au contraire des termes venus d'en haut qui ne disent que le manque de quelque chose, "ouvrier" porte sur la capacité à faire [...], ce qui est nettement plus valorisant. (67)
Thomas d'Aquin [...] une sorte de Bernard-Henri Levy médiéval, si vous voulez. (65)