Les oeuvres inachevées

Les mains toujours jointes,mon œuf en lévitation devant nous, nous nous dirigeâmes vers l'entrée de la cité des insoumis.
Nous découvrimes avec ravissement un porche titanesque, formé de sept cercles entremêlés. Lorsque nous fûmes assez près, nous vîmes qu'il s'agissait en fait de la sculpture d'un animal hybride, fusion d'un serpent et d'une salamandre, dont le corps s'élevait pour donner naissance à des courbes divines. Sur le sol, la gueule grande ouverte, il nous narguait.
_ Qui aura le courage de venir s'engouffrer entre mes crocs, semblait-il vouloir dire.

L'assurance flottait sur ce visage, ce n'était pas de l'orgueil ou de la prétention, mais bien de l'assurance.
Et puis plus rien. Je venais de me prendre le mur.
Non pas que j'avais raté ma cible, loin de là. Mais plutôt que cette dernière, reculant d'un pas, venait de traverser le mur qui en faisait une proie facile.

Je suis né au sommet d'une montagne, alors qu'un homme jetait des cailloux dans le vide. Je suis apparu dans son esprit.
Très vite mon hôte s'est empressé de m'éduquer, de me construire, de m'aider à grandir.

_ Je suis le père de ce qui germe en toi. Je suis la source. Je suis la force qui insuffle et qui explose. Je suis ton père et ton fils. Voilà ce que je suis Lilianna ! Est-ce que ça répond à ta question ?

Ce livre avait pourtant tout d une œuvre classique et pourtant il n en était rien.

La perfection n’est qu’une stupidité de plus pour faire croire à la suprématie de l’artiste. Qui peut prétendre à la perfection ?