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Critique de CzarnyPies


J'ai lu "De la grammatologie" parce qu'il est réputé parmi nous (c'est à dire les anglo-nord-américains)d' être le texte fondateur de la littérature et de la critique postmoderne ce qu'elle n'est pas du tout. C'est une analyse des écrits de Ferdinand de Saussure et de Jean Jacques Rousseau sur la linguistique, le langage et les langues. le but de Derrida semble être , après l'échec de Nietzsche de tuer Dieu. Dans cet effort, Derrida invente un aspect théologique de Derrida qui n'existe pas mais représente assez bien la pensée de Rousseau.
La grande mérité de Saussure aux yeux de Derrida est d'avoir bien défini les termes du débat. La thèse de Saussure selon Derrida est que la langue parlée a précédé la langue écrite qui était par le fait moins naturelle et moins pure. La langue parlée est aussi plus vrai parce qu'elle provient du "Logos" (c'est à dire l'entendement infini de Dieu.) le grand péché de Saussure est son Logocentrisme ou de croire en Dieu.
Malheureusement, Derrida représente très mal l'arguments de Saussure. D'après Saussure un mot de la langue parlée est une image acoustique d'une idée et qu'un mot écrit avec des alphabètes phonétiques est une image visuelle d'une parole de la langue parlée. Les mots écrits et parlés sont les deux des signes. Les signes sont tous les deux arbitraires et ne viennent pas de Dieu. Les êtres humains ont la capacité innée de créer des systèmes de signes (langues, musique, mathématiques, etc.) Les significations des mots reçus sont des produits d'un processus complexe de différentiation.
Derrida propose, dans un premier temps, qu'il n'y a pas de point d'origine pour les langues; et, dans un deuxième temps, que les langues parlés et écrites font partie de "l'écriture". (La musique, la monnaie, la peinture et la mathématique sont aussi englobées par l'écriture.) La langue parlé n'est pas antérieure à la langue écrite et n'est pas moins naturelle. Les mots sont des créations du processus de l'écriture. Ils ne référent pas à des vérités absolues et divines. le sens des écritures sont instables et perpétuellement différées. Derrida se trouve donc en contradiction avec la philosophie platonicienne et la théologie chrétienne. Sa vision du langage et des langues est très proche de celle de Saussure malgré le fait qu'il prétend qu'il y a des différences importantes. Ce qui est certain est que Derrida n'a rien amélioré. Son accusation contre Saussure qu'il était logocentrique est absurde.
Derrida fait mieux avec Rousseau. Il prétend que Rousseau était sur le point de faire les mêmes constats que lui mais qu'il s'est rallié in extremis à la linguistique logocentrique . Selon Rousseau la lange parlé était d'origine divine et existait avant la langue écrite. La langue parlé exprime la passion et la langue écrite exprime le besoin. L'avènement de la langue écrite a été une catastrophe comme la chute de l'homme qui l'avait expulsée l'homme du jardin d'Éden ou de sont état naturelle.
Cependant Rousseau s'approche du Derrida quand il annonce aussi que l'époque de l'homme naturelle qui précédait l'avènement de la langue écrite n'a jamais existé. Aux yeux de Derrida, Rousseau était à un pas de tirer les mêmes conclusions que lui; c'est-à-dire que les langues parlées et écrites faisaient partie d'une écriture plus grande ou Dieu n'y était pour rien.
Néanmoins, Derrida a beaucoup d'admiration de Rousseau. Surtout il est d'accord avec la thèse de Rousseau que la langue écrite a été inventé afin d'établir un état policier.
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