Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu ?

Tugdual Derville annonce la couleur, il va s'exprimer sur l'euthanasie et le suicide assisté ; ce n'est pas très glamour, mais c'est notre actualité sociétale.

J'ai aimé :
- son propos ancré dans le réel, fondé sur l'expérience et ses rencontres
- la parole qu'il donne aux mourants, aux handicapés, aux désespérés, aux patients âgés
- sa vision de l'homme (et de la femme puisqu'il est d'usage de préciser), en particulier de sa dignité inaliénable, définitive, ontologique
- son plaidoyer pour les médecins dont la vocation est de soigner
- la mise en relief de nos incohérences (la peine de mort recule pour les uns, pas pour les autres ; la souffrance physique est maîtrisée, la souffrance morale triomphe ; provoquer la mort serait un signe facile d'amour et de respect...)
- la véritable inversion de valeur à découvrir : la vulnérabilité est un trésor, pas une déchéance

J'ai aimé le ton résolument fraternel, sans jugement de ceux qui prônent euthanasie et suicide assisté, sans portes claquées, éclats de voix, rodomontades ; il y a de la fermeté dans les convictions et de la douceur dans l'argumentation : c'est peut-être la première leçon que je retiendrai de cet essai.

J'ai lu par petites lampées successives, sans me presser, sans hâte.