Alors que le projet de loi "sur le modèle français de la fin de vie" ouvrant la voie à l'euthanasie sera présenté courant février 2024, Docteur ai-je le droit de vivre un peu ? est non seulement une question d'une actualité cruciale mais un ouvrage à lire absolument. Les questions fondamentales de droit, de dignité, de liberté sont abordées avec de nombreux exemples et témoignages émanant notamment des pays ayant légalisé l'euthanasie et le suicide assisté.
Avoir ”le droit” de mourir dans la dignité est une expression étrange quand on sait que nous mourrons tous, ce n'est pas un droit mais une réalité. Quand à ”mourir dignement”, nous voulons tous mourir dans la dignité. Faut-il encore la redéfinir. La dignité ne peut varier d'un individu à un autre ou selon les circonstances.
Dans un pays qui affiche une devise combien respectable de liberté, égalité, fraternité et qui a promulgué il y a 42 ans la loi d'abolition de la peine de mort et l'a inscrite dans la Constitution en 2007, n'allons-nous pas à l'encontre de ce qui nous honore ?
Euthanasie, suicide assisté, qu'en sera-t-il de la liberté de chacun, du malade, de l'entourage, du soignant ?
On peut aussi s'interroger : Pourquoi un tel projet, une telle loi, alors que les soins palliatifs, qui certes ont besoin d'être développés, sont une réponse indubitable, sans équivoque, au souhait de chacun de mourir dignement et sans souffrance.
De nombreuses questions se posent donc et de nombreuses contradictions apparaissent.
Tugdual Derville avec courage et logique les soulève, les décortique, les soumet à notre propre réflexion. Nous sommes tous concernés. Il y va de l'à-venir de chacun, le nôtre, celui de nos proches, celui de nos concitoyens. Un futur plus ou moins proche, mais certain. ”Mourir est le seul verbe que nous pouvons conjuguer au futur sans risque d'être démenti. Nous mourrons tous”. Posons nous les bonnes questions, il est encore temps, cet ouvrage nous y aide.