Je dis parfois, seulement à moitié par plaisanterie, qu'écrire rend fou. Par "écrire", je n'évoque que celui dont l'engagement dans l'acte d'écrire est tel que l'on pourrait dire de lui "il écrit" comme on pourrait dire d'un autre "il boit". Reste à savoir bien sûr si cette folie n'est pas déjà là au début, qui nous pousse à écrire.
Chaque écrivain est une terrible et inhumaine machine à engranger. Les deux névroses, celle de l'entreprise et celle de l'écriture, fonctionnent de la même manière, celle de l'écriture étant seulement considérée comme plus noble, ce qui resterait à discuter.