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Critique de ValentinMo


Dans son dernier roman, Agnès Desarthe imagine une partie de chasse pas tout à fait comme les autres, et dans laquelle le gibier a son mot à dire. Au fil des pages, l'instinct du rongeur gagne du terrain dans l'esprit des hommes, en évoquant sa condition et en questionnant la nôtre.

Un livre assez étonnant et déroutant....
Cela commence avec comme narrateur un lapin au fond de son terrier qui a besoin d'en sortir pour se nourrir et pourtant il sait que c'est risqué. Malgré tout il jailli du terrier et se fait cueillir par un plomb. le tireur c'est Tristan, il a accepté de participer à une partie de chasse avec Dumestre, Peretti et Farnèse trois chasseurs expérimentés à la demande de sa compagne Emma pour s'intégrer. Et pourtant, au fond lui, la chasse le répugne, en saisissant le lapin qu'il vient de tirer, il s'aperçoit qu'il est seulement blessé et rapidement, il le cache dans sa gibecière.

La partie de chasse continue et Tristan suit le mouvement tout en protégeant son lapin. Tout à coup un incident survient, Dumestre tombe dans un trou et se blesse. Tristan reste sur place avec lui et les deux autres partent chercher du secours. Une longue attente commence. Pour passer le temps Tristan revient sur son passé, son enfance avec sa mère malade, sa rencontre avec Emma...

Mais surtout, Tristan dialogue en cachette avec le lapin : ils échangent des réflexions sur la condition de l'homme et celle de l'animal. Instincts primaire, finalité de la vie que l'on peut ou non modifier et ce qu'elle offre. Un animal au début apeuré qui devient le confident du jeune homme. Peu à peu, il se sent en sécurité avec Tristan et le distingue des autres chasseurs. L'animal se montrera alors bon conseiller en particulier lorsqu'une violente tempête se lève et pour se protéger avec le blessé, Tristan creusera un terrier.
Vous conviendrez que cette histoire a un côté surréaliste et le lecteur peut se perdre entre le réel est l'imaginaire. Dans cette histoire qui mêle le passé et le présent, le lecteur se perd également dans les multiples retours en arrière qui desservent le dynamisme du récit.

C'est un roman loin d'être conventionnel, doté d'autant de qualités que de défauts. Au nombre des qualités, la très jolie plume, d'Agnès Desarthe et l'originalité du point de départ qui donne la parole à un animal de la forêt, lequel instruit le héros sur le sens de la vie. L'auteur interroge la nature humaine en renversant les rapports humains/animaux : à l'exception de Tristan, forcé et contraint, les autres personnages apparaissent comme des ogres. D'humain, ils n'ont que les caractéristiques biologiques. Ils sont grossiers et aigris par la vie. Il n'y a guère à espérer du côté de l'humain dans ce roman car finalement le seul qui s'en sorte par une jolie pirouette, c'est le lapin !

Au rang des défauts, une histoire qui part un peu dans tous les sens : histoire de famille, roman initiatique, histoire d'amour, conte philosophique, fable. On croit deviner entre les lignes une critique du monde moderne et de la condition humaine, mais l'écrivaine n'approfondit que très peu, notamment en raison d'un format trop court (152 pages).

On soulignera également la laideur de la couverture qui est d'autant plus ratée qu'il est question de lapin dans cette histoire alors que l'illustration sur la couverture est la reproduction d'une aquarelle d'Albrecht Dürer représentant un lièvre...

En résumé, un roman hors des sentiers battus, qui nous invite à laisser gambader notre imagination et notre esprit. Un conte philosophique aux qualités littéraires indéniables mais qui s'enlise dans une confusion des genres et peine à passionner le lecteur.
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