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Citations sur Les liens du sang (9)

La vodka chauffe ses tempes, dégourdit ses membres, lui laissant une délicieuse sensation d’apesanteur, lui offre la possibilité de s’évader d’elle-même… Son esprit tourne au ralenti, grisé par les vapeurs d’alcool. Elle le connaît, Alain, il fera tout ce qu’elle veut. Il ne lui fera jamais de mal. Et leurs corps se connaissent par cœur. « Aussi ben lui qu’un autre. » Elle saisit la main du jeune homme et l’entraîne à l’étage supérieur.
Une fois dans une des chambres, Christine se jette dans l’action avec la froide obstination de celle qui a décidé de perdre sa virginité. Les yeux fermés. Consciencieusement. Ébloui, son partenaire frétille littéralement et, sans patience, sans contrôle, pétrit la chair élastique, la saisit, s’en empare. Lorsqu’il veut l’embrasser, haletant, elle se dérobe, bouge ses hanches étroites pour détourner son attention. Lorsqu’il lui parle, elle le fait taire en gémissant, les yeux obstinément fermés, insoumise au désir du jeune homme.
L’esprit détaché de Christine flotte au-dessus de son corps. Il observe, analyse, s’ancre dans le bruit des discussions étouffées qui monte de la
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Depuis l’enfance, elle a la très forte croyance qu’elle doit danser. C’est ce qui la maintient, ce qui la garde droite, brûlante comme un cierge. Que les autres jeunes de son entourage aient des vies plus douces que la sienne ne fait pas le poids. Quant à une soirée entre danseurs… la chose est une rareté. Une sorte de miracle.
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Une poignée de mâles entourés, chéris par une cour de femmes, et qu’elle ne croise que dans les classes de pas de deux. Ils se divisent en trois catégories : ceux qui les envient, le cœur jaloux devant les pointes et les tutus, ceux qui se gonflent les muscles comme des coqs, dont aucun collant ne saurait venir à bout de la masculinité, et ceux qui ont le talent de se montrer aussi forts dans les portés que délicats dans les arabesques, en équilibre parfait entre athlète et poète. Alain est de ceux-là.
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« Aimer une étoile, c’est aimer une illusion », conclut Christine qui se sent toujours prise dans les filets de son enfance marquée par l’avidité et le manque, les deux pôles de sa vie entre lesquels elle a couru tel un chien attaché à deux poteaux.
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Y a un volcan dans mon ventre, on dirait que toute chavire, ça crie dans ma tête, un archet fou sur le corps d’un violon innocent. Elle a du front tout le tour de la tête de débarquer de même ! Si j’avais su, je serais partie ben avant. Pis lui, le traître !
Légèrement haletante, Christine ouvre les yeux, surveille les rues défiler. Plus que quelques arrêts. Il lui tarde d’enfiler ses chaussons, danser la soustrait au monde, crève l’abcès, la libère momentanément du corset qui l’entrave. Le studio de danse devient un espace bienfaisant où elle cesse enfin de s’appartenir.
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Il a retrouvé une ancienne flamme lors d’une de ses fréquentes visites dans le Bas-du-Fleuve d’où il est natif, une femme qui a attendri le cuir aride de son cœur. Bien qu’il ne compte plus ses liaisons, c’est la première femme avec qui il a envie de refaire sa vie. Patricia – Patsy –, aussi douce et blonde que Thérèse est rousse et ardente, au cœur intelligent et à l’esprit bien tourné, qu’il fréquentait lorsque l’ouragan Thérèse avait fait irruption dans sa vie il y a vingt-cinq ans, balayant tout sur son passage.
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L’âge glisse sur elle comme les vêtements griffés qu’elle s’achète. Jamais vu une femme porter aussi bien ses quarante-cinq ans. 
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La colère abyssale qui l’avait alors dressé contre son ex-femme lui avait dicté les comportements les plus vils dont il n’est pas fier, aujourd’hui… Lui, d’un tempérament plutôt affable et conciliant, s’était retrouvé dans la peau d’un homme que la douleur avait rendu fou. Il se souvient de sa violence, de ses intransigeances, de sa volonté à broyer la femme qui avait ruiné ses espoirs d’une famille. Ce bouillant désir de vengeance n’avait en rien facilité les choses pour la petite, âgée alors de huit ans.
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Les pelletées de terre tombent sur le couvercle du cercueil dans un petit bruit mat. Ploc. Ploc. Ploc. Et sec. Comme les yeux de Christine, malgré la main qui lui broie le cœur depuis l’annonce de son père. « Y avait plus rien à faire pour Gervaise… » Christine stoppe les souvenirs ; si elle y songe trop, la peine creusera un tunnel tout le long de son corps, laissant pénétrer un vent glacial qui la traversera toute, et alors, elle ne sera plus qu’une longue plainte sifflante. Serrer les poings, fermer les écoutilles. Christine peut presque voir les parois de silex étanches qui tombent autour d’elle, elle peut presque entendre les verrous qui se ferment dans un claquement définitif. Schlak ! Enfermée à triple tour dans sa tour d’ivoire. À l’abri.
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