Nous ferons de toi un homme

Le commentaire de Martine :
Un roman sensible et poignant qui présente l'histoire touchante de Pierre ou bien Tom pour les intimes, qui va vivre une enfance, une adolescence très complexe. Victime de maltraitance, d'homophobie, d'intimidation, d'humiliations, et de violence, Pierre aura comme seul soutien sa grande soeur puisque son père au décès de sa femme s'est réfugié dans l'alcoolisme. C'est grâce à toute cette bienveillance, cet amour, cette écoute de Suzy, que Pierre saura trouver une certaine sérénité.
Une émouvante histoire sur l'intolérance de la différence, qui met en lumière un garçon qui désire être aimé, pour la personne qu'il est et non ce que les autres veulent qu'il soit. C'est en traversant multiples événements et péripéties que Pierre va révéler à lui-même et aux autres ce qu'il est vraiment et prendre conscience de sa vraie nature.
C'est un récit réaliste, empreint de résilience, de sollicitude, de métamorphose qui mettra en lumière l'amour dans la fratrie, l'amitié, la compassion, les combats sociaux pour enrayer l'ostracisation.
Caroline Descheirder-Lambert a bien choisi chaque mot pour qu'il soit juste et sincère. L'auteure a su créer une histoire avec un grand H, elle écrit avec intelligence et sensibilité sur des sujets qui sont assez difficiles à aborder. Pour réussir à construire un récit d'un parcours ombragé, qui sera une bouleversante leçon de vie et de courage. Un premier roman, fort et percutant, une auteure qui promet.
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Le mystère de l'identité et celui de l'amour.

Ce récit est une leçon de volonté, de résistance, de liberté. Comment un enfant, l'orphelin de mère, malmené à l'école et humilié par les hommes de sa famille, issu d'une famille pauvre de surcroît, va-t-il peu à peu forcer toutes les barrières familiales, sociales et physiologiques pour émerger dans ce qu'il sait être son identité intime ? Nous suivons sa longue et difficile évolution entre un grand-père brutal et un père alcoolique. Tout au long, on est porté par l'émotion et aussi l'admiration pour le jeune héros et on comprend que les deux êtres veules qui ont autorité sur lui sont des contre-modèles. Les verrous sauteront l'un après l'autre avec l'aide de sa soeur aimante et d'un psychanalyste, le jeune Tom accouchera d'Emma, son vrai moi.
Une question m'a poursuivi pendant la lecture : Est-ce à cause du défaut d'identification à ces deux monstres que la bascule entre identités masculine et féminine se fait ? Ou bien est-ce plutôt une féminité antérieure, de naissance, qui ne fait qu'exacerber leur rage ? Je penche pour la seconde hypothèse, mais la question demeure.
À côté de la violence qui nous est contée, il y a beaucoup d'émotion et d'amour dans cette histoire ; amour entre un frère et une soeur, seuls face à la perversion de leur lignée paternelle, amour d'un premier amant qui parviendra à transcender les schémas identitaires pour retrouver la personne derrière l'apparence.
Qu'est-ce que l'amour pour un être ? Et qu'est-ce que l'identité ? Voilà sur quoi ouvre ce passionnant roman.

Caroline Descheirder-Lambert aborde dans ce roman un sujet grave qui mine encore nos sociétés à l'aube de ce XXIe siècle. Elle décrit avec justesse la descente aux enfers du petit Pierre-Tom soupçonné d'homosexualité par sa famille dès son plus jeune âge. Dès lors sa vie va basculer. Maltraité, ostracisé, l'auteur dépeint avec réalisme l'intolérance d'une famille et les brimades subies par son personnage central. Bien des péripéties l'attendront encore avant que se révèle à sa conscience sa vraie nature. En somme, c'est l'histoire d'un être humain qui n'aspire qu'à être aimé pour ce qu'il est et non pour ce qu'il devrait être.

Une écriture maîtrisée qui nous conte une métamorphose, un roman sombre par son thème qui prouve qu'aujourd'hui encore, le poids des convenances, celui du paraître peut devenir un combat de tous les instants pour ceux que la société définit comme différents. Ce livre fait écho à une discrimination toujours d'actualité en ce siècle dit technologique, où les esprits pour beaucoup sont restés finalement englués dans l'hétéro-sexisme comme seul modèle social oubliant que l'amour ne connait ni frontières ni lois.
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Un roman qui vous prend au coeur et vous embarque page après page, avec un style direct, chargé de colère, de souffrance mais aussi d'amour. Comment se construire quand on est entouré de rejet, de violence, de déni de notre propre identité ? Pourtant Pierre, alias Tom, y parviendra, sans doute en partie grâce à l'amour de sa soeur, personnage lumineux au milieu de cette famille prisonnière de ses préjugés et de sa haine (jusqu'à commettre l'impensable), mais aussi grâce à son propre courage, et à son ami Julien. Un parcours douloureux, semé d'embûches, pour un être sensible en quête de lui-même.

Une bouleversante leçon de vie et de courage.

Caroline Descheirder a su retranscrire au fil des pages le malaise de cette société où certains encore aujourd'hui se montrent intolérants et portent des préjugés avec parfois des réactions violentes sur autrui, surtout si celui-ci ne rentre pas dans le moule de leur normalité.

On suit le héros de sa plus jeune enfance jusqu'à l'âge adulte, dans sa souffrance du harcèlement scolaire et de la maltraitante familiale. Heureusement, sa grande soeur est là dans ces moments difficiles... du moins, jusqu'à ce qu'elle soit rejeté et bannie de la maison.

Nous voyons Pierre évoluer, grandir et prendre conscience de l'importance de lui-même. de s'accepter en tant que tel et pour cela, il peut compter sur le soutien de Julien, son meilleur ami et de sa soeur Suzy qui ne l'ont jamais laissé tomber.

L'histoire très poignante de Pierre est un cocktail d'amitié, d'amour et d'empathie.

On ne peut reste indifférent après avoir refermé le livre. Pour ma part, j'en était toute bouleversée avec les larmes aux yeux.

Bravo à Caroline pour ce très bon moment de lecture.

Qu'il est profond l'abîme de la bêtise humaine ! Que de tortures improvisées, de maltraitances instaurées, de crimes engendrés, de violences gratuites commises en son nom, avec parfois la complicité active ou tout simplement muette de témoins gênés, voire approbateurs.

Bon sang que ça fait mal de voir un enfant souffrir, que ça choque de voir un enfant privé d'amour. On sent monter en nous une saine colère qui ne demande qu'à exploser. On voudrait insulter la bête, on voudrait la frapper. On se retient, bien sûr, il est plus constructif de tenter d'expliquer, de convaincre, en un mot d'éduquer. Mais il est encore plus urgent d'accueillir les victimes, de les rassurer, de les mettre à l'abri, de les écouter… Et pas seulement avec nos oreilles. de leur répéter autant de fois qu'il faudra qu'ils n'ont rien de monstrueux ou d'anormal.

La différence n'est pas une tare, c'est un constat. le plus souvent elle n'est pas choisie. Elle est là, c'est tout. Elle n'est pas facile à partager.

Alors quoi ? Faut-il qualifier les bourreaux de monstre ? Faut-il à notre tour les prétendre anormaux ? Faut-il les éradiquer ? En fait, pour faire simple, faut-il être plus cruel que la bête ? Sans doute pas ! D'ailleurs on se prend presque de pitié pour ces personnes arriérées qui, par leur comportement, prouvent que les êtres humains ne bénéficient pas tous du même degré d'évolution.

Ils souffrent aussi sans aucun doute. Au fond d'eux-mêmes, bien cachée dans les replis d'un inconscient inachevé, se cache cette règle universelle qui permet à toutes les espèces de perdurer : un parent, qu'il soit animal ou humain, protège sa progéniture au péril de sa propre vie, il l'accompagne, il ne la détruit pas.

Alors pourquoi tant de souffrance imposée ? Ces parents que l'on dit indignes pensent-ils réellement accomplir leur devoir ? Comment se tromper à ce point ?

Voilà peut-être la chose essentielle qui nous différencie du règne animal : Placer une parcelle, même minime, d'intelligence dans le cerveau d'un abruti dénué d'éducation, il l'utilisera comme il pourra, bêtement, à sa façon, salement, méchamment, persuadé qu'il est d'avoir raison.

Un grand nombre de ces questions sont posées tout au long de ce bouquin. La force de ce dernier réside dans le fait qu'il n'impose aucune réponse. Il raconte, il explique avec une pudique et discrète tolérance… Même envers « les méchants.

“C'est tout de même notre père, il nous a aimés avant l'alcool, avant la mort de maman” nous dit Tom.

Il ne cherche pas des excuses à son père, il tente simplement de le comprendre, même dans le fatras compliqué de ses blessures. Quelle belle leçon d'humanité il donne ! Son père est un homme brisé, une victime… Ça ne justifie pas son comportement, ça l'explique. Aura-t-il droit à une rédemption tardive ou est-ce trop tard ?

S'il arrive que Tom juge ses bourreaux, s'il lui arrive de les condamner, l'auteur demeure neutre. Il n'y a aucune leçon de morale. La vérité de la situation nous est livrée de façon abrupte, dans toute sa violence, son incompréhension, sa cruauté, sa laideur et sa bonne dose d'espoir.

C'est parfois naïf, parfois maladroit ou imprécis, il y a peut-être quelques invraisemblances dans la dernière partie, celle qui traite notamment de la thérapie, mais qu'importe ! le message passe tout de même, il passe très fort ! Et d'ailleurs, c'est sans doute Tom qui, malmené, secoué, blessé, fait preuve de temps à autre, d'une certaine maladresse. On ne peut que comprendre. L'important, c'est ce qu'il dit, pas comment il le dit… Et d'ailleurs, la plupart du temps, il le dit très bien.

L'auteure ne fait que transmettre un témoignage. Un témoignage qui parvient à faire naître en nous ces maîtres mots ou phrases qui sont : “Survivre malgré tout, espérer encore et toujours, résister quoi qu'il arrive à l'oppression”

Mais ce que je retiens de ce bouquin sont d'autres mots, des sacrément positifs ceux-là : Résilience, reconstruction, amour.

Dans cette société qui trop souvent est le théâtre de violences dues à l'intolérance et à la bêtise, il est utile que ce récit soit lu et partagé.

Il pourra aider à prendre conscience de tous ces lots de souffrance qu'il est si facile d'ignorer, à ne plus sourire devant certaines situations de moquerie ou de harcèlement, à abandonner l'emploi de certaines expressions qui, bien ancrées dans le langage populaire, demeurent le reflet d'un état d'esprit inacceptable cautionnant presque inconsicemment un grand nombre de discriminations. Je ne citerai pas ces expressions, nous les connaissons tous et nous les employons souvent, moi le premier.

Vos lignes sont utiles, Caroline, et de tout mon engagement, je salue et partage votre message ! Sachez que votre combat est le mien !
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Ils l'ont lu et ils ont aimé !
JeF Pissard
5,0 sur 5 étoiles. La troublante histoire du petit Pierre qui voulait s'appeler Tom !
8 novembre 2018
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Ça commence sans amour, avec de l'agressivité dans la famille, le jeune Pierre n'aime pas son prénom, il préférerait Tom, il est joli sans le savoir, sans s'aimer. Serait-il néanmoins narcissique, à se mirer ainsi longuement dans les vitrines lorsqu'il marche dans les rues ? Peut-être !? À moins que ce soit autre chose !? Quelque chose de plus profond, de plus diffus, qui va monter en lui jusqu'à produire ces évènements ; sociaux et assassins. Il va y avoir du sang, de la blessure dans les chairs, de la chirurgie. Caroline Descheirder-Lambert nous prend tout ça depuis le début pour nous conduire délicatement vers le dénouement. Sera-t-il heureux ou malheureux ? Tout ce qu'on peut vous dire, sans rien dire, c'est qu'alors que des personnages du livre aimeraient voir écrit le mot 'homme' du titre avec un petit h, d'autres, dont moi, préférons le voir écrit avec un grand H.

Marc Vidon
5,0 sur 5 étoiles. Une très belle histoire et une magnifique leçon de vie.
6 novembre 2018
Format: Format KindleAchat vérifié
Pierre, ou plutôt Tom, est un jeune homme, malmené par sa famille, qui découvre la liberté de
vivre et l'amour. Caroline Descheirder-Lambert a su dénoncer simplement certains comportements
inacceptables de notre société actuelle tels que la maltraitance et l'homophobie. Ce roman est
également un hymne à l'amitié et à l'amour, à l'entraide et à l'empathie. A lire absolument !