Cette femme qui se dit ma mère me déteste. Elle me roulerait dessus en char si ça lui assurait du cash !
Elle avait pris la décision de jouer le jeu en démontrant une haine terrible envers sa mère. Une haine facile à susciter vu tout ce que sa génitrice lui avait fait endurer. Une haine incontrôlable qui arriverait peut-être à faire d’elle une alliée des kidnappeurs. En vouloir assez à sa mère pour retourner toute l’attention sur elle.
T’es rien de tout ça ! T’es une conne ! Rien que ça ! Misérable ! Suçant l’argent des autres, faisant miroiter des faussetés partout autour de toi. Je t’énerve parce que moi je suis vraie. Je suis ce que tu as fait de mieux, avec un gars qui est trop pissou pour t’assumer.
Haïr sa mère était si facile. Elle aurait pu penser au chapelet de souvenirs désastreux de leurs relations. Et le simple fait de la voir devant elle, avec son air faussement hautain et indifférent, accentuait toutes les particules de haine envers elle.
Chaque chose en son temps.
Elle connaissait la valeur des choses effacées. Elle vivait mieux dans sa peau depuis qu’elle avait compris, il y a deux ans, qu’il était préférable d’oublier certaines choses. Sa mère était loin d’être un ange. Pourtant, petite, elle avait chéri cette femme sans condition. Elle avait compris plus tard. C’est ce que ressent un enfant pour ses parents, peu importe ce qu’ils sont. C’est ce qu’on appelle l’« amour inconditionnel ».
Il lui avait montré comment faire l’amour, comment le satisfaire, comment utiliser sa langue pour le faire languir, comment être désirable.
On dit que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit.
Peu de clarté se faisait la joie de visiter la pièce en question.