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Critique de marcbali


Aujourd'hui je vais évoquer Les formes du visible essai érudit et impressionnant de Philippe Descola. le sous-titre est Une anthropologie de la figuration. Il est l'auteur notamment de Par-delà nature et culture et Les lances du crépuscule.
Les formes du visible est un ouvrage complexe dont la lecture demande concentration et attention. Il s'agit d'un pavé de sept cent pages accompagnées de cent cinquante illustrations. le propos de Philippe Descola en théoricien est de porter un regard particulier sur la figuration à travers l'étude de différentes cultures et époques. La promenade déambulatoire à travers le temps et l'espace est étayée sur des oeuvres (considérées selon les cas comme des oeuvres d'art ou des représentations vernaculaires) qui vont des peintures rupestres aux masques, des tableaux classiques aux costumes coutumiers. Dans ces pages le lecteur passe de l'Alaska à l'Amérique latine, de l'Europe médiévale à l'Australie avec l'anthropologue comme guide pédagogue. Il est beaucoup question d'ontologie, le mot ne doit pas effrayer, d'autres termes abscons parsèment l'ouvrage. Les formes du visible est la résultante de nombreuses années d'étude et de recherche. La curiosité et l'intelligence de l'auteur sont mises à profit pour élaborer ces mises en perspectives souvent renversantes qui bousculent certains préceptes d'histoire de l'art sur la figuration (la perspective, la signification, l'héraldique). Descola regarde et analyse la façon dont les cultures produisent des images, il interroge le sens de ces représentations, l'importance de la médiation entre différents mondes. le regard anthropologique appliqué à l'art est fascinant. Quatre concepts sont mis en exergue : animisme, totémisme, naturalisme et analogisme. Descola montre comment les trois premiers sont associés à des aires géographiques spécifiques tandis que le dernier a davantage une vocation universaliste. Il explore la figuration du monde par les hommes des différentes sociétés et tisse des liens entre des masques, des vêtements, des tatouages ou des tableaux. La démarche est passionnante même si la complexité de la pensée rend parfois l'ouvrage austère et aride. Les illustrations sont d'indispensables bouffées d'air frais et les explications afférentes sont toujours intelligentes et pertinentes. Les formes du visible bouscule l'histoire de l'art et déconstruit certains acquis de cette discipline.
Les formes du visible est incontestablement un livre important, une réflexion anthropo-historique sur la représentation à travers les cultures. Les analyses de Descola sont décoiffantes et nécessitent une lecture assidue pour bien en mesurer tous les enjeux.
Voilà, je vous ai donc parlé des Formes du visible de Philippe Descola paru aux éditions du Seuil.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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