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Critique de Floyd2408


Jachère, est un roman reçu par la masse critique de Babelio, le résumé avait titillé ma curiosité à fleur de peau, j'avais cette envie de découvrir un univers différent, m'enfuir dans l'espace et regarder un monde futuriste selon l'imagination de Stéphane Desienne, je n'ai jamais trop été attiré par ce genre de lecture, malgré qu'elle soit celui par le cinéma ; le genre science-fiction et fantastique. le quatrième de couverture enclave cet auteur dans la noirceur même de l'humanité, ces récits sombrent du côté obscur des technologies, de l'exobiologie, et autres thèmes liés sur la survie. Pénétrons alors dans ce récit des éditions du 38, collection du Fou, dédiée exclusivement à la littérature de l'imaginaire où nous allons nous perdre dans des univers insolites, comme celui de la Jachère.
La lecture est fluide par le style de la prose, les descriptions sont efficaces, la nouvelle technologie rencontrée est facilement percevable à mon imaginaire, j'ai réussi à visualiser la plupart des objets diverses utilisés dans ce roman futuriste, les scènes s'enchainent rapidement, il n'y pas de temps mort dans l'intrigue, tout s'enchaine à une vitesse hyper sonique comme leur déplacement à travers les CQ ou leurs voyages dans l'espace. Rien n'est figé, l'action prime, je n'ai pas eu de répits, comme la plupart des personnages du roman, cette cadence infernale, laisse le lecteur dans une forme de torpeur, aspiré dans le tourbillon d'une tornade, les yeux ouverts, pouvant admirer l'évolution des événements, les fuites, les poursuites, les attaques, les trahisons, et ce temps qui se discorde dans deux temporalités distinctes.
Le décor est planté dans les premiers mots, la terre est mise en Jachère, les terriens sont partis de leur berceau vivre dans des colonies au fin fond de l'espace, la technologie a permis cet exode pour laisser cette terre vierge de présence humaine pendant plus de mille ans, mais que cache cette terre mise en quarantaine !
La mise en place m'a un peu désarçonné, surtout avec ce temps divergeant entre deux temporalité celle du temps universelle après la GE et celle du temps réelle terrestre, mais au fil de l'intrigue, j'ai réussi à me mettre dans cette logique du roman, la GE est la grande évacuation de le terre, nous sommes en temps universel 465 ap GE, tout commence sur l'orbite d'Océania, à bord de la Flambeuse d'Aquitaine, Stéphane est précis dans la description de ce vaisseau, il a même le vice à vanter la fameuse touche chinoise en matière de technologie. Nous retrouvons Océania comme un satellite d'une planète à la caractéristique de Jupiter, dans le roman 1984 de George Orwell, c'est un pays fictif, troublante coïncidence de Stéphane Desienne, ou juste une subtile petite référence à la dystopie de 1984. Ce qui est troublant c'est l'évolution de notre société, le pouvoir est contrôlé par les Trust, de grands groupes industriels, ceux même qui ont contribués à la mise en Jachère de la terre, avec leur guerre de pouvoir et de richesse, ces deux mamelles du libéralisme actuel, qui gangrènent notre société, la politique est sous cette emprise de corruption, c'est le prolongement presque inévitable de notre terre actuel qui tinte avec ce roman. ONU fait place à l'OMU, même pouvoir et statut, et inefficacité, réussissant à arrêter les promoteurs immobiliers de la Falcon Exploration à vendre Océania, cette magnifique lune-océan à des propriétaires extrêmement riches pour être donner à ces habitants du pacifique, mais la pression est grandissante, comme nous pouvons le remarquer dans notre littorale hexagonale. Si nous creusons plus en profondeur, cette excroissance futuriste est une anticipation négative de notre propre monde, celui qui se meurt par ces inégalités et surtout par une écologie inexistante, celle politique qui comme de la poudre aux yeux cache la pollution industrielle par des artifices de polichinelle.
Le FMU, le B2I, Kathédrale, Blue Horizon, Interarts, la Flambeuse d'Aquitaine et les post-humains vont rythmer votre lecture par un chassé-croisé de toute voltige. Stéphane Desienne, de cette aventure de science-fiction, nous laisse réfléchir sur le devenir de l'humanité dispersée dans différents mondes, s'amusant à regarder des matchs de rugby du T9, celles des neuf mondes, comme les protagonistes de notre histoire, IA abrite ces matchs, de nos jours, la vidéo aide les arbitres , à quand cette méthode inhumaine d'arbitrage ! le scénario de ce roman est simple et complexe à la fois, un nommé Markus se retrouve aux prises avec le FMU avec le patron de la flambeuse et tout son équipage, ils ont pour mission secrète de se rendre sur terre pour une mission d'art, cette terre mise sous surveillance par des drones de protection, mise en Jachère, un voile la recouvre, cette terre reste une énigme, et attise toute sorte de spéculation , mais le secret est bien gardé, Blue Horizon à des tentacules dans tous les domaines, et gère cette terre qui est sous une chronologie où le temps s'accélère, la vie est primaire, peuplé de post-humains regroupés dans des tribus diverses, la végétation est dense, le climat à des sautes d'humeur , et un homme Delias au don de guérisseur arpente ces terres devenant le messie, son sang guérit, mais se cache un lourd fardeau, il a plusieurs vies, comme immortel, son scripteur enregistre toutes ces vies, il s'en remémore des brides le soir comme des rêves venant le hanter par le mode lecture. Par cet appareil, nous apprendrons le début de sa vie nouvelle et certains moments important de sa vie, comme celle avec Amber, Marianne et Mark. Delias est le sésame de roman, il intéresse beaucoup trop de monde comme, Markus, le patron de Blue Horizon Karridas, une organisation Kathédrale où Marianne est missionnée, l'équipage malgré lui, Jason Halifax, un agent du B2I et d'autres viendront sur la terre pour poursuivre les contrebandiers de la Flambeuse, comme le FMU entre autre.
Il n'est pas simple de faire un court résumé sans trop dévoiler cette histoire explosive avec beaucoup de rebondissements, et quelque fois je fus pris de vertige par tous ces revirements excessifs, j'étais happé par cette folle aventure, désirant connaitre la chute pour reprendre un peu de stabilité, Markus et Delias sont des personnages attachants comme Nadia, la pilote russe, puis le couple Marianne et Jason me laisse sourire par l'acharnement amoureux de l'agent du B2I, et la désinvolture de Marianne éprise de Delias, celui-ci aura comme compagne de couche Marianne, Paola ; le docteur de la Flambeuse, comme épouse Nataëlle et d'autres femmes post-humaine, pour lui l'attraction sexuelle entre une femme et un homme est naturelle, les post-humains ont gardés cet instinct de vie, que nous avons perdu.
La lueur d'espoir reste dans la capacité humaine, celle de Markus, le Patron, Jason et ces femmes et hommes aimant le respect des autres comme l'équipage de la Flambeuse d'Aquitaine, Nadia, Paola et peut-être Marianne face à Jason. Ce roman donne de l'espoir malgré la noirceur de l'intrigue et de l'horreur de certain, un moment plaisant, mais sans plus, juste agréable par la fraicheur du genre.
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