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Critique de LoupAlunettes


Troisième tome et troisième fille Nodès lâchée dans le Paris nouveau, si incertain et mouvementée.
Nous ne reviendrons plus sur le point de départ commun à toutes les filles de la famille Nodès: le Paris cassé et rebâti, le déménagement de nombreux artisans et ouvriers, le relogement contraint de la famille Nodès et le début des filles du bourrelier Nodès dans la vie active.
Chaque tome et chacune des filles nous permettront d'entrer dans les carrières féminines de l'époque: la maman est couturière, l'aînée Amélie travaillera comme vendeuse dans une chapellerie puis aux nouveaux grands magasins bourgeois à bons prix, Marthe la cadette poussera la chansonnette dans le cabaret de sa tante après avoir usé ses mains, ses reins, à la blanchisserie. Et l'une des jumelles, Joséphine?
Quelle sera son inspiration?
Les 1ers tomes nous la décrivaient rapidement en fond de décor: blonde, douce, aimant les romans et aussi attirée par les fleurs.
Nous pouvions nous demander pourquoi les auteures Anne-Marie Desplat-Duc et Sophie Noël semblaient légèrement insister sur le manque de ressemblance physique entre Joséphine et le reste de la famille. On y arrive enfin.
L'aventure commence.

Joséphine a 13 ans.
Il lui reste encore une année avant de quitter l'école, dit-elle.
Joséphine est après les autres sans doute la plus émotive. Et retrouver un vieux carton avec des affaires de bébé appartenant à un bébé du nom de Joséphine et un petit mot " Prenez soin de ma petite Joséphine" ne va pas arranger les choses.
Le sentiment d'ordre et de stabilité simple chez les Nodès va être ébranlé.
Nous ne saurons pas de suite s'il s'agit d'un secret de famille et en conservant ses questionnements pour elle, Joséphine va finir par un peu imposer.
Cela semble si peu le genre des Nodès que nous avons appris à connaitre sur les drux tomes précédents, si proches de leurs filles et attentionnés.
Si secret il y a, il n'y aurait selon nous pas de mauvaises intentions mais Joséphine n'aura ni la tête ni le coeur à voir les choses sous cet angle, surtout si elle est progressivement gagnée par l'horrible impression si soudaine et violente que ce qu'elle aura vécu n'est qu'un mensonge.
Nous aurons évidemment envie de savoir, nous aussi, Joséphine se tourmentant toute seule sans d'avantage d'éléments ni de preuves et ne donnant plus du "papa" et "maman" mais du " chez les Nodès".
Pauvre petite! (Oui, nous nous attachons à nos personnages, pas vous?)

Nous continuons d'aimer, de profiter de la série.
Cette aventure viendra bien compléter l'aventure familiale Nodès et la description d'un Paris du début XXème siècle.
Nous continuerons aussi d'en apprendre sur les usages ordinaires du quotidien qui changent avec Haussmann et le projet de modernisme.
Certains en profiteront avec joie tandis que des métiers n'auront plus d'utilité avec la vie moderne. Les auteures nous parleront des vidangeurs des latrines des immeubles qui craignaient pour la sécurité de leur boulot. Sans doute que peu de gens aurait voulu le faire mais on le comprendra bien ici, c'était tout de même de l'emploi garanti, à cause de sa nature et parce que le monde entier va aux latrines, et même plusieurs fois par jour.
Il faudra bien pourtant se réjouir, côté locataires des nouveaux bâtiments, avec les équipements de conduits d'évacuation vers les égoûts. Fini les fosses à "purin", les déjections collectives collectées par les vidangeurs à la pelle, séchées et recyclées pour la pousse des campagnes.
Ceci faisait parti aussi des plans haussmann, que la nouvelle ville gagne en hygiène.
Intéressant.
C'est évident mais les jeunes générations ne réaliseront pas toujours cela, qu'avant les tuyaux d'évacuation, il y avait les vidangeurs, qu'avant la machine à laver, il y avait les blanchisseuses, qu'avec la modernité, une foule de tous petits métiers qui rendaient des petits services à la pièce et à l'occasion disparaitront, obligeront ses travailleurs sans formations parfois à se rendre utiles autrement.
Que nous réservera la suite des aventures des filles Nodès?
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